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Archive for the ‘10. Pages d’Histoire’ Category

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En 1944, dans les départements des Pyrénées-Orientales, de l’Hérault, de l’Ariège, de Corrèze, de l’Aveyron et de l’Aude, des militants libertaires espagnols exilés ayant participé à la Résistance, ainsi que certains membres de leurs familles, furent assassinés par des militants staliniens du Parti communiste espagnol, épaulé par le PC français. En 1984, un livre, « Les dossiers noirs d’une certaine résistance. Trajectoires du fascisme rouge », publié à Perpignan par le groupe Puig-Antich de la Fédération anarchiste, fut consacré à un certain nombre de ces assassinats. Ce livre ne connut malheureusement qu’une diffusion militante, donc restreinte, insuffisante en tout cas pour briser le silence autour de ces crimes staliniens, silence religieusement observé durant des décennies par les historiens et les faussaires des partis communistes français et espagnol. Mais voici que paraît un nouvel ouvrage sur le sujet, apparemment consacré aux événements du seul département de l’Aude. Souhaitons qu’il soit largement diffusé, lu et commenté, afin que soit enfin rendu justice à la mémoire des victimes des bourreaux staliniens.

* Les éditions Spartacus n’existant plus, il convient de s’adresser aux éditions Syllepse pour se procurer cet ouvrage.

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C’est le 19 octobre 1907 que le premier numéro du journal anarchiste Solidaridad Obrera voyait le jour, publié par les sociétés ouvrières de Barcelone. L’objectif de ces sociétés était de satisfaire les revendications économiques des travailleurs et de réduire la durée de la journée de travail, et enfin d’émanciper la classe ouvrière du système capitaliste.

Il s’agissait d’une publication hebdomadaire de quatre pages, qui portait le sous-titre « Organe des sociétés ouvrières » et coûtait 5 centimes l’exemplaire. Outre les articles strictement informatifs, on trouvait déjà des textes traitant de questions de tactique et d’organisation.
Ce nouveau journal est très vite devenu populaire et connu sous le nom de Soli. Lorsque les sociétés ouvrières se sont unies pour former le syndicat anarchiste CNT (Confederación Nacional del Trabajo), la Soli en est devenu son organe le plus diffusé et le plus populaire. Il cessera alors de paraître hebdomadairement pour devenir quotidien.
Solidaridad Obrera  a été interdit ou a vu ses bureaux fermés à plusieurs reprises, notamment par la dictature de Primo de Rivera dans les années 1920, par la République dans les années 1930, par le Parti communiste pendant la guerre civile espagnole et bien sûr par la dictature du général Franco par la suite. Cependant, il est devenu le journal ayant connu le plus fort tirage en Espagne et continue, bien qu’avec un tirage moindre, à paraître encore aujourd’hui.

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Réfugiés espagnols dans le camp d’Argelès.

« Parmi les réfugiés arrivés sur notre territoire après les événements d’Espagne et qui sont hébergés actuellement aux frais de la collectivité publique, se trouvent de nombreux hommes valides en état de travailler. Il n’est pas possible pour le gouvernement d’entretenir sur les deniers publics cette catégorie de personnes, les sommes restreintes consacrées à l’hébergement des réfugiés devant être affectés par priorité, pour des raisons élémentaires d’humanité, aux vieillards, femmes et enfants.
D’autre part, il ne saurait être question d’autoriser ces réfugiés à travailler en France. Cette solution aurait, en effet, l’inconvénient de soumettre la main-d’œuvre nationale à une concurrence inadmissible et de stabiliser une situation qui doit rester purement temporaire. Dans ces conditions, et pour remédier au danger que présenterait la présence sur notre sol d’hommes jeunes, sans ressources et sans travail, j’ai décidé de les mettre en demeure de quitter notre territoire.
En conséquence, vous voudrez bien inviter ces étrangers à choisir le point de la frontière d’Espagne par lequel ils désirent quitter la France. »

Circulaire du 27 septembre 1937, émanant du ministère de l’Intérieur du gouvernement de Front populaire (présidence Chautemps).

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Le 18 septembre 1974, Flora Sanhueza Rebolledo, enseignante et révolutionnaire chilienne, mourait à l’âge de 63 ans des suites des tortures subies lors de sa détention après le coup d’Etat du général Pinochet.
Elle s’était rendue en Espagne en 1935 et avait pris part à la révolution sociale pendant la guerre civile. Après la victoire des fascistes, elle se réfugie en France, où elle est internée comme prisonnière politique jusqu’en 1942. Elle retourne ensuite au Chili et, inspirée par les associations culturelles du début du siècle, fonde l’Athénée libertaire Louise-Michel pour le développement culturel des femmes travaillant dans l’industrie textile d’Iquique. Comme le pays est alors sous la dictature de Gabriel González Videla et que la persécution des révolutionnaires est monnaie courante, une grande partie de son travail se déroule dans la clandestinité. En 1953, l’Athénée ouvrira ses portes aux fils et filles des ouvrières, changeant son nom en Ecole libertaire Louise-Michel, qui parvint à compter jusqu’à plus de 70 étudiants, mais dut fermer ses portes en 1957.
Flora Sanhueza Rebolledo fut arrêtée et torturée après le coup d’État de Pinochet. Elle mourra en résidence surveillée des suites des blessures infligées par ses tortionnaires.

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Le 5 juillet 1940, Carl Einstein, poète, écrivain, historien d’art et combattant anarchiste, mourait, à Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).

Photo de Carl Einstein de 1939.

Juif allemand, il naît le 26 avril 1885 à Neuwied (Allemagne). En 1918, il prend part à la révolution spartakiste. Passionné par l’art, il fréquente les milieux artistiques et devient un représentant du mouvement expressionniste en Allemagne, où il fait découvrir Picasso, le cubisme, mais aussi l’art africain. Son œuvre L’Art du 20e siècle, publiée en 1926, révolutionne la façon d’aborder la peinture et les arts plastiques.
En 1928, il s’installe en France et fonde avec Georges Bataille et Michel Leiris la revue Documents. Epris de liberté et profondément révolté, il part en 1936 en Espagne, avec d’autres compatriotes comme Helmut Rüdiger, combattre dans les rangs de la CNT anarchiste. Il s’intègre au sein du Groupe international de la colonne Durruti, mais il est blessé durant les combats. Il est à Barcelone, le 22 novembre 1936, pour s’exprimer lors des obsèques de Durruti.
La guerre terminée, il passe les Pyrénées et se trouve interné dans les camps du sud de la France avec les combattants antifascistes et la population espagnole fuyant les exactions des troupes franquistes. En 1940, sans illusions sur ce qui l’attend s’il tombe aux mains des nazis, il se donne la mort en se jetant dans le gave de Pau. Une stèle dans le cimetière de Boeil-Bezing (Pyrénées-Atlantiques) rappelle son combat pour la liberté.
« Où que pénètre la Colonne, on collectivise. La terre est donnée à la communauté, les prolétaires agricoles, d’esclaves des caciques qu’ils étaient, se métamorphosent en hommes libres. On passe du féodalisme agraire au libre communisme. » (Extrait de l’intervention lors des obsèques de Durruti.)
On peut lire sa biographie écrite par Liliane Meffre (publiée en 2002), Carl Einstein, 1885-1940. Itinéraires d’une pensée moderne.

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Source : L’Ephéméride anarchiste.

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Le 1er juillet 1766, à Abbeville (Somme), le chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre est supplicié, à l’âge de 19 ans, pour blasphème et sacrilège, après avoir été accusé de deux actes de profanation (des entailles à l’arme blanche sur le crucifix du pont d’Abbeville et un dépôt d’immondices sur une représentation du Christ dans un cimetière d’Abbeville), sans que sa participation aux faits ait jamais pu être prouvée, ainsi que pour attitude irrespectueuse lors du passage d’une procession religieuse. Après avoir été torturé, il sera décapité et son corps jeté au bûcher. Il deviendra un symbole de la libre pensée.
Un monument à Montmartre et un autre à Abbeville rappellent son martyre.
A noter que la première statue parisienne ayant été fondue par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle statue, différente de la première, fut inaugurée bien des années plus tard.

Montmartre.
Abbeville.

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Le 28 juin 1904, à Amsterdam, le Congrès international antimilitariste, qui se tenait depuis le 26 juin, donne naissance à une nouvelle organisation, l’Association internationale antimilitariste (AIA). Les anarchistes français y sont fortement représentés : Georges Yvetot et Miguel Almereyda, par ailleurs cofondateurs en 1902 de la Ligue antimilitariste, en seront les secrétaires de la section française, mais certains compagnons comme Libertad et Paraf-Javal, jugeant trop timoré le simple appel à la désertion comme moyen d’action, quitteront l’organisation et ne prendront pas part aux activités de l’AIA, qui pourtant essaimera en France avec la création de près d’une centaine de groupes.
Mais en 1905, après la publication d’une affiche s’adressant aux conscrits, vingt-huit membres de l’AIA passeront en procès du 26 au 30 décembre. Vingt-six seront lourdement condamnés (en particulier Gustave Hervé à 4 ans de prison, Yvetot et Almereyda à 3 ans), mais ils seront finalement amnistiés à l’occasion du 14 juillet 1906.
Le second congrès de l’AIA se tiendra les 30 et 31 août 1907, toujours à Amsterdam.
« Pas un homme, pas un centime pour le militarisme. »  » A l’ordre de mobilisation, vous répondrez par la grève générale et par l’insurrection. »

Carte-photo d’un groupe de militants libertaires devant un café, brandissant les journaux La Bataille syndicaliste et Le Libertaire, ainsi qu’un panneau « Tour de France. Souvenir du 1er mai 1913 à Paris. A bas les 3 ans » [de service militaire].

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Le 27 juin 1905, à Chicago, a lieu le congrès constitutif des IWW (Industrial Workers of the World). Cette organisation syndicale rassemble toutes les composantes du mouvement ouvrier et se donne pour objectif (contrairement aux trade-unions corporatistes) la création d’un seul grand syndicat de tous les travailleurs (One Big Union).
« (…) la lutte doit se poursuivre jusqu’à ce que les travailleurs du monde s’organisent en classe, prennent possession de la terre et des moyens de production et abolissent le salariat. »
De nombreux anarchistes participeront aux grèves et actions directes des IWW, qui auront, jusqu’à la Première Guerre mondiale, une grande influence. Ce syndicat radical existe toujours comme son organe de presse, Industrial Worker.
Sur l’histoire de ce syndicat, lire l’ouvrage de l’historien Larry Portis IWW et syndicalisme révolutionnaire aux Etats-Unis.

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