Comment naît un blog
ou
Hommage aux crétins sectaires
L’idée de créer un blog m’est venue il y a quelques mois, pour y proposer plusieurs articles ainsi qu’une vaste sélection de billets rédigés sous la rubrique « A la petite semaine », durant plusieurs années, pour l’hebdomadaire Le Monde libertaire. Puis cette idée est restée en sommeil car, simultanément, il m’a précisément été demandé de reprendre, pour cette même publication, cette rubrique régulière.
En renouant avec cette chronique, j’avais – de longues années de présence au sein ou aux abords du mouvement libertaire forgent tout de même une certaine expérience – averti quelques amis très proches que cette nouvelle collaboration au journal de la Fédération anarchiste durerait ce qu’elle durerait, car le monde militant est ainsi fait que les crétins sectaires y sont toujours « tapis dans l’ombre » et qu’ils finissent toujours par frapper.
Bingo ! Trois mois à peine après ce nouveau départ, le comité de rédaction du Monde libertaire recevait un court texte d’un militant de la Fédération anarchiste, présenté comme un « droit de réponse » à l’un de mes articles, dans lequel son auteur, en fait, m’insultait copieusement et qualifiait mon écrit en termes orduriers*.
En soi, l’événement ne présente bien sûr aucun intérêt particulier, le sectarisme imbécile de cet agité s’inscrivant médiocrement dans une longue et navrante tradition. Ne souhaitant plus avoir affaire, de près ou de loin, avec ce genre de personnage, j’ai préféré mettre un terme à ma collaboration régulière avec Le Monde libertaire. Cette décision a donc accéléré la création de ce blog, où vous pouvez retrouver toutes mes chroniques.
Remercions donc, pour l’occasion, les crétins sectaires qui ne savent pas toujours qu’ils peuvent être parfois – bien involontairement – à l’origine de la naissance de nouveaux espaces d’expression préservés de leur pénible présence.
(Le 25 mai 2010.)
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* Voici les faits : dans Le Monde libertaire n° 1593, je signais, sous le pseudonyme de Jean Robin, un article intitulé « Qu’est-ce qu’on se marre ! ». Cet article était une sorte de réponse à un papier signé Marc Silberstein intitulé « Le roquet Zemmour et le latrinesque Besson, ou l’inverse… », paru trois semaines auparavant dans ce même journal (ML n°1590). Bien qu’exprimant un point de vue contraire à celui de Marc Silberstein, j’étais resté dans le cadre d’un échange courtois. Ce qui n’a pas été le cas de Marc Silberstein, réagissant violemment et par l’injure à mon article. Je renvoie le lecteur intéressé et désireux de se faire une opinion aux deux numéros du Monde libertaire évoqués.
Salut Floréal
C’est une excellente idée que ton blog, et tu peux être assuré qu’on y viendra voir le fond de ta pensée et qu’on te dira franchement mais avec respect ce qu’on en pense…..
Amitiés
Josie
Comme quoi, les nuisibles sont partout. Je lirai avec attention tes articles et commentaires.
Amicalement.
Bruno
Ce blog nous permettra de continuer de te lire. Alors au boulot!
Bises
Alexandrine
Alors là merci ! mais alors là merci à ce « sectariste » qui va donner à tes chroniques une audience à la auteur de leur atticisme !
signé Jean Pierre Liègeois un fidèle et jeune lecteur du var !
Dommage qu’on ne puisse plus lire « à la petite semaine » dans le Monde Libertaire, puisque j’apprends que c’est fini.
Je viendrai donc ici et je mets un lien sur mon site.
Bien amicalement,
Françoise,
bar Maldoror
Vents libertaires
Veinard que tu es ! Il est des adversaires et des attaques qui valent certificat.
Tu sais en quelle piètre estime je tiens le travail, la bonne conduite, la vertu et la morale, mais il s’agit ici d’un certificat de garantie : ces attaques, qui seraient ignobles si elles n’étaient pas grotesques et pitoyables – je dirais même qui se voudraient ignobles mais qui n’y parviennent même pas ! – sont la garantie que tu n’as rien à voir avec eux (ni de leur bord ni de leur milieu).
Tu sais le mépris que m’inspirent ces combattants aux bras trop courts qui, impuissants à s’en prendre aux ennemis, croient défendre leur cause en se tournant contre leurs compagnons de route ; c’est tellement moins risqué ! Que l’impuissance se double d’hypocrisie, c’est dans la nature des choses et des gens – en particulier ceux-là. Quand s’y ajoutent la bêtise et la cuistrerie, l’esprit est une perle aux pourceaux, l’ironie vaut à peine moins, et même le rire tonitruant passe encore trop haut. Il reste la remarque de Flaubert : « Qu’ils parlent derrière moi, c’est leur place. Et je pourrai leur péter au nez. » Et encore, il faudrait te baisser bien bas.
Bien sûr il faudrait évoquer cette (pseudo)-paranoïa si typiquement bolchevique qui consiste à inventer un ennemi intérieur pour justifier du verrouillage des organes. Mais depuis 1917 cette approche est consubstantielle à la pensée libertaire, et sur ce rayon tu en sais plus que beaucoup.
Pour conclure, je citerai ce titre d’un film de Werner Herzog (1970) : « Les nains aussi ont commencé petits ». Dommage que tu ne l’aies pas vu, tu en aurais apprécié, en l’espèce, la pertinence : dans un institut pour handicapés, le tyrannique directeur une fois absent, et les gardiens maîtrisés, les pensionnaires enfin livrés à eux-mêmes… reproduisent entre eux la même saloperie.
A l’heure où les pitreries des bouffons à gros cachets du service public passent pour de l’opposition radicale (qu’il faudrait soutenir !), où le pouvoir sombre dans sa propre caricature – c’est Ubu et les Pieds nickelés –, la FA à son tour…
Largués par une classe et une révolution que ses incantations n’atteignent plus, ils ont désormais du temps à consacrer à des règlements de comptes fantasmatiques et à des stratégies où la lutte des égaux est devenue celle des egos.
Discuter, débattre, interpeller serait gâcher nos qualités intellectuelles et humouresques. Rappelons-nous Flaubert et, pour être compris, bouffons des fayots.
Jean
Pas déçu du voyage.
Le paysage que l’on aperçoit depuis la fenêtre du train est toujours semblable.
Les mêmes frétillements des petits agioteurs accrocs de pouvoir.
Mais lequel ?
À quand le prochain Fontenis ?
Y’a des prétendants.
Et pas de mode d’emploi pour les contenir.
Fraternellement,
Robert.
Bonjour à toi, Floréal.
Ca y est, j’ai presque tout compris.
Bonne continuation.
Colette
Bonjour Floréal,
Contente d’avoir parcouru ton blog.
Bon courage et pas de pannes.
Colette
Salut. Ta mésaventure me fait penser à celle de Siné (faits différents mais conséquence identique). Voilà deux hommes qui « sabotent » un journal en le discréditant de l’intérieur (les ragots de l’extrême-droite ne suffisent pas ?). Bientôt plus personne ne s’intéressera aux journaux militants pour la simple raison que leur contenu sera vide de sens. Philosopher, mais ne pas réfléchir, ne pas résister. Ne pas penser, mais être d’accord avec… ou avec… Diviser ceux qui le font et ceux qui le lisent pour que plus personne ne s’y intéresse, ne l’achète.