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Actualité oblige, voici deux chansons sur la violence liée à la police, traitée, pour l’une, sur un mode humoristique (Boris Vian + Jacques Higelin) et, pour l’autre, façon Ferré. Avec en prime une photo qui me ravit.

Aux abris !

Je vous écris depuis la cave de l’immeuble où j’habite et où nous avons stocké des vivres avec quelques voisins.

Pénibilité

Qui dira les tourments existentiels du pauvre cogneur professionnel ?

Ce dimanche 26 mars ont lieu des élections législatives à Cuba. Pour l’occasion, Zelandia Pérez, une opposante au régime castriste et membre de la Commission cubaine de défense électorale, a reçu la visite de la police politique, la Sécurité d’Etat, et s’est vu interdire de sortie de son domicile pour la journée. Un officier lui a clairement signifié que si elle tentait de sortir elle serait immédiatement menée au poste de police et poursuivie pour « outrage ». Il y a fort à parier que, comme elle, nombre d’opposants déclarés au régime dictatorial cubain connaîtront le même sort en ce dimanche.
Zelandia Pérez affirme néanmoins que son association exercera son droit citoyen de surveillance du bon déroulement des élections, en compagnie de membres de la plateforme Observateurs des droits électoraux et de l’organisme  Observateurs des processus électoraux.
La seule tricherie d’ores et déjà programmée portera sur le taux de participation, que la dictature a intérêt à gonfler. En dehors de cela, il n’y a pas grand-chose à surveiller, dans la mesure où tout est « ficelé et bien ficelé », comme disait Franco. Pour les 470 sièges à pourvoir, en effet, 470 candidats se présentent, un par circonscription, tous choisis par le pouvoir. C’est dire si le suspense n’est pas franchement haletant.

Il y a quarante ans mourait Jacques Debronckart, à l’âge de 49 ans. Ceux qui l’ont approché lorsqu’il participa aux galas de soutien à la Fédération anarchistes et ses moyens d’expression en gardent le souvenir d’un homme charmant.
Ses chansons témoignent dans l’ensemble d’une certaine noirceur et montrent une évidente lucidité sur l’orientation d’un monde déjà bien malade à l’époque où il écrivait et qu’il voyait partir à la dérive. Mais il sut aussi faire preuve d’un humour certain. En témoignent les chansons écrites et enregistrées assez récemment pour Marie-Thérèse Orain.
Parmi ses interprètes, n’oublions pas Christian Camerlynck, qui l’a toujours chanté sur scène, ainsi que plus récemment Rémo Gary.

Du 18 au 20 mars 2003, au cours d’une vague de répression connue sous le nom de Printemps noir (« Primavera negra »), la Sécurité d’Etat cubaine, la police politique, arrêtait 75 personnes, dont 29 journalistes, des bibliothécaires, des médecins, des militants des droits de l’homme et des militants pour la démocratie.
Cette opération visait à mettre un terme au développement d’une réelle opposition au régime dictatorial cubain. Le journalisme indépendant commençait en effet à prendre une importance inquiétante pour le pouvoir, là où la seule expression admise depuis quarante ans était celle du Parti communiste. Le poète Raúl Rivero et le journaliste Ricardo González avaient créé la revue indépendante De Cuba, qui connaissait un beau succès, et le lancement à la même époque du projet Varela* avait lui aussi donné quelques sueurs froides à la mafia castriste au pouvoir.
L’arrestation de ces 75 opposants à la dictature se fondait sur la loi n°88, dite « de protection de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba », et qualifiée à juste titre de « loi-bâillon » par la dissidence. Pour maintenir la tradition, qui veut que tout mécontentement en pays dictatorial soit inspiré et encouragé par l’étranger, les opposants furent évidemment accusés d’être à la solde des Etats-Unis.
Les 75 furent condamnés à des peines allant de 6 (pour un seul d’entre eux) à 28 ans de prison, la moyenne se situant entre 20 et 25 ans d’incarcération. Ils seront libérés à partir de 2010, sur intervention notamment de l’Eglise catholique, les deux derniers en 2012. Les journalistes furent contraints, à leur libération, de quitter Cuba. La plupart d’entre eux se réfugièrent en Espagne.

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*  Le projet Varela fut une initiative lancée par un opposant au régime castriste, Oswaldo Payá, fondateur du Mouvement chrétien de libération. Ce projet se fondait sur un article de la Constitution cubaine de 1992 permettant aux citoyens de proposer de nouvelles lois à la condition que la demande ait recueilli 10000 signatures. Les promoteurs du projet Varela, prévoyant notamment le droit à la liberté d’expression et la libération des prisonniers politiques, en recueillirent 11200 en 2002, puis 14000 supplémentaires en 2004. Le régime castriste ne donna évidemment aucune suite à ce projet. Parmi les 75 personnes arrêtées lors du « Printemps noir », 25 en avaient été signataires. Son principal instigateur, Oswaldo Payá, devait quant à lui mourir dans un étrange accident de voiture, le 22 juillet 2012.

Le 9 mars 2023, on dénombrait 27 féminicides depuis le début de l’année en France, pays de 68 millions d’habitants.
C’est précisément le 9 mars que Elaidy Alonso Arbolaez, une Cubaine de 27 ans, mère d’une fillette de 7 ans et d’un bébé de quelques mois, a été assassinée dans la ville de Trinidad (province de Sancti Spíritus) par un homme qui la harcelait, profitant du séjour en prison de son mari, et qui, devant le refus de cette jeune femme de céder à ses avances, l’a poignardée de quatre coups de couteau.
Avec cet assassinat, cela porte à 18 le nombre de féminicides enregistrés à Cuba (pays de 11 millions d’habitants) depuis le début de l’année.
Sur les sites cubains où s’expriment les journalistes indépendants, le très grave problème des féminicides  fait désormais partie des thèmes régulièrement évoqués, tant leur nombre connaît une inquiétante progression.
Cela fait plusieurs années que cette presse indépendante et des organisations de la société civile mettent l’accent sur cette question, dans le même temps où le régime cubain observait jusque-là un silence quasi complet, seulement interrompu par les déclarations mensongères et triomphalistes de Mariela Castro, fille du dictateur Raúl Castro et directrice du très officiel Centre national d’éducation sexuelle (CENESEX). Cette dame affirmait sans vergogne, en novembre 2020, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre la femme, que Cuba était « à l’avant-garde de la lutte internationale pour la non-violence de genre ».

Cette année-là, les plateformes féminines et autres observatoires de genre de la société civile indépendante avaient répertoriés 32 victimes de la violence machiste. Mariela Castro avait déjà asséné, en 2015, cette affirmation tenant peu compte de la réalité mais relevant de la pure propagande : « Nous n’avons pas, par exemple, de féminicides. Car Cuba n’est pas un pays violent, et cela est un effet de la révolution. »
La presse étatique, seule autorisée à paraître sur l’île, a reconnu (en février dernier !) qu’il n’existe pas sur le sujet de statistiques officielles, ni de protocoles et de programmes effectifs. Seul le travail effectué par les organisations regroupant des femmes de la société civile cubaine, relayées par la presse indépendante, ont permis de savoir que 36 féminicides ont été commis en 2021 et 34 en 2022. Pour 2023, on en est à 18, en deux mois et demi, ce qui laisse craindre une forte augmentation.

En 1944, dans les départements des Pyrénées-Orientales, de l’Hérault, de l’Ariège, de Corrèze, de l’Aveyron et de l’Aude, des militants libertaires espagnols exilés ayant participé à la Résistance, ainsi que certains membres de leurs familles, furent assassinés par des militants staliniens du Parti communiste espagnol, épaulé par le PC français. En 1984, un livre, « Les dossiers noirs d’une certaine résistance. Trajectoires du fascisme rouge », publié à Perpignan par le groupe Puig-Antich de la Fédération anarchiste, fut consacré à un certain nombre de ces assassinats. Ce livre ne connut malheureusement qu’une diffusion militante, donc restreinte, insuffisante en tout cas pour briser le silence autour de ces crimes staliniens, silence religieusement observé durant des décennies par les historiens et les faussaires des partis communistes français et espagnol. Mais voici que paraît un nouvel ouvrage sur le sujet, apparemment consacré aux événements du seul département de l’Aude. Souhaitons qu’il soit largement diffusé, lu et commenté, afin que soit enfin rendu justice à la mémoire des victimes des bourreaux staliniens.

* Les éditions Spartacus n’existant plus, il convient de s’adresser aux éditions Syllepse pour se procurer cet ouvrage.

Le 27 mars débutera, à Clermont-Ferrand, le prochain congrès de la CGT, qui verra la fin du mandat de Philippe Martinez au poste de secrétaire général de l’organisation syndicale. Plusieurs candidats sont en lice pour lui succéder. Parmi eux, un Stalinien de la pire espèce, Olivier Mateu, actuel secrétaire de l’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône.
Dans un entretien paru ce jour dans le journal La Provence, le Stalinien – il se fout qu’on le qualifie ainsi, avec la majuscule, alors profitons-en ! – répond ainsi à la question : « Vous êtes un nostalgique de l’URSS ? » :
« Non, je ne suis pas nostalgique même si je ne crache pas dessus. Il faudrait regarder les choses dans le détail pour savoir comment vivaient les Russes à chaque époque. 60 à 70 % regrettent le temps où on leur assurait une assiette pleine, l’accès à la culture, à l’éducation, à la santé. C’est sûr qu’à un moment il y avait des problèmes de liberté. Regardez les Cubains aujourd’hui, ils expliquent que leur régime ce n’est pas le socialisme, ils cheminent vers le socialisme. Il y a encore des étapes mais c’est la bonne voie, pas celle du capitalisme qui détruit la planète. Et je me fous royalement que l’on dise que je suis Stalinien… »
Au sujet de la liberté, on appréciera comme il se doit le « à un moment » de cet historien amateur véreux dans l’image « globalement positive » qu’il donne du pays que les staliniens ont tant aimé. Et puis le coup des étapes qui mènent vers le socialisme, c’est le pompon ! D’autant qu’il évoque Cuba, qui compte des millions d’exilés, où les citoyens apprécieraient de passer à l’étape de l’assiette pleine, où la situation est désastreuse sur tous les plans, où la liberté connaît elle aussi des problèmes depuis « un moment » qui dure depuis soixante-quatre ans, et où des manifestations d’ampleur ont eu lieu en 2021, débouchant sur des arrestations massives, des procès iniques, des condamnations à la pelle et un harcèlement policier accru envers ceux qui ont osé se placer au travers du prétendu sens de l’histoire. Pour ce qui est de l’étape vers la connerie épaisse et l’histoire falsifiée, Mateu, lui, l’emporte haut la main.
Une bonne vieille crapule stalinienne à la tête de la CGT, s’il est élu, voilà qui va nous rajeunir !

Salut Marcel !

Marcel Amont ne fut pas seulement l’interprète du « Mexicain » (basané) ou de « Bleu, blanc, blond ». Il a aussi été un des premiers interprètes de Claude Nougaro, avec la très belle chanson « Le monsieur qui volait » (qu’on peut écouter ci-dessous), avant même que ce dernier ne commence à enregistrer ses chansons.
Voici également ce qu’en dit l’écrivain Patrick Pécherot : « Rock’n’roll, pour sûr il ne l’était pas. Mais sous l’image lisse de l’inoffensive vedette du music-hall, des écrans cathodiques et du “Palmarès de la chanson”, le gentil Marcel avait de fichues idées.
Ami de Brassens, pote de Cavanna, figure déconnante des romans photos du Professeur Choron, dans Hara-Kiri, il avait chanté Louis Barthas, le tonnelier aux “Carnets de guerre”, figuré à l’affiche de quelques rassemblements antinucléaires, milité à l’Union pacifiste…
A la fin des années 70 sortait Un autre Amont, un 30-cm dont les chansons, écrites pour lui par ses copains, étaient signées Cavanna, Gébé, Moustaki, Le Forestier…
Un coin de drapeau noir en gui, en gui, en guise de parasol ? Allez savoir. »
Salut l’artiste !