Les visites de Zemmour, de Marion Maréchal, puis de Marine Le Pen chez Orban ressemblent davantage à une course à l’échalote qu’à une grande communion. Mais si l’unité, ou plutôt l’unicité de pensée est certaine, le renouveau du fascisme à la française que cela révèle reste cependant très disputé entre eux.
Il est par ailleurs plutôt significatif que pour briguer la direction d’un pays qui a une armée qui intervient sur plusieurs théâtres d’opérations, qui possède l’arme nucléaire et les vecteurs nécessaires (terre, air, mer), nos trois prétendants à incarner ce fascisme français aient besoin d’aller se faire oindre par un Ubu dont la nuisance dépasse à peine son Père-imètre* local.
(* Désolé, c’était obligé !)
Jusqu’à présent, ils n’apparaissent pas autrement que comme de pitoyables histrions qui tentent de surfer sur une vague populaire qui, elle, est réelle et inquiétante. Finalement, leurs répugnantes idées sont celles qu’une partie du public pense et souhaite déjà. Eux, pour l’instant, leur courent derrière. Ce ne sont pas leurs idées qui prennent : ils soufflent sur des braises, certes nauséabondes, mais ils n’ont eu, jusqu’ici, aucune influence délétère !
Par ailleurs, il leur est fréquemment reproché l’absence de réel programme ou expérience.
Reste à voir si cette stratégie de porte-paroles des basses aspirations populaires ne finirait pas hélas par les hisser du second tour au premier.
C’est alors, ou plutôt après, que de propositions de loi en décrets, de textes réglementaires en directives administratives, d’avancées en reculades, de ballons d’essai en arbitraires, l’État fasciste se développera…
Ce qui précède est une sommaire synthèse de discussions diverses. D’aucuns y verront un plaidoyer pour un « vote utile ». La conclusion que j’en tire est plutôt l’urgence de penser en termes de résistance.
Jean Verlinde