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Archive for the ‘02. A la petite semaine’ Category

Séduit lui aussi par la folie maoïste qui s’empara de nombre d’intellectuels occidentaux dans les années 70, et qui alla jusqu’à transformer le « grand quotidien de référence » en feuille prochinoise des plus grotesques, Philippe Sollers apporta alors sa contribution au délire : « Notre thèse est qu’ils [les essais philosophiques de Mao] constituent par rapport à la ligne massive des textes de Marx, Engels, Lénine, un « bond en avant » considérable et complètement original de la théorie matérialiste dialectique. » Reconnaissons toutefois, même si sa défense de la veuve Mao ne fit rien pour atténuer ce délire, qu’il lui fallut un peu moins de temps pour reconnaître ses errements que n’en mit Badiou, autre spécimen de l’intellectuel français « engagé », pour exprimer de timides regrets quant à ses propos obscènes sur ses amis les Khmers rouges.
Plus tard, on vit l’écrivain ex-maoïste s’engager dans la campagne présidentielle de 1995 au côté d’Edouard Balladur, cet autre meneur d’hommes qui toutefois échoua, malgré ce soutien de poids, dans sa tentative de petit bond en avant vers le palais de l’Elysée.

En 2000, sans qu’on sache bien si la foi venait de lui tomber dessus ou s’il venait simplement demander un petit coup de pouce à Jean-Paul II pour l’aider à être mieux inspiré dans le choix des hommes politiques à soutenir, Philippe Sollers alla s’agenouiller au Vatican pour baiser l’anneau du pêcheur porté par le Saint-Père.
Etre passé de Mao à Jean-Paul II, après tout, bon. D’autres avant lui ont connu de ces revirements extravagants qui n’empêchent nullement les girouettes d’occuper sans cesse le devant de la scène et font le délice des coteries littéraires parisiennes. Mais passer par Balladur, c’est là où Sollers était très fort et indispensable. Il nous manque déjà.

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Le 27 mars débutera, à Clermont-Ferrand, le prochain congrès de la CGT, qui verra la fin du mandat de Philippe Martinez au poste de secrétaire général de l’organisation syndicale. Plusieurs candidats sont en lice pour lui succéder. Parmi eux, un Stalinien de la pire espèce, Olivier Mateu, actuel secrétaire de l’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône.
Dans un entretien paru ce jour dans le journal La Provence, le Stalinien – il se fout qu’on le qualifie ainsi, avec la majuscule, alors profitons-en ! – répond ainsi à la question : « Vous êtes un nostalgique de l’URSS ? » :
« Non, je ne suis pas nostalgique même si je ne crache pas dessus. Il faudrait regarder les choses dans le détail pour savoir comment vivaient les Russes à chaque époque. 60 à 70 % regrettent le temps où on leur assurait une assiette pleine, l’accès à la culture, à l’éducation, à la santé. C’est sûr qu’à un moment il y avait des problèmes de liberté. Regardez les Cubains aujourd’hui, ils expliquent que leur régime ce n’est pas le socialisme, ils cheminent vers le socialisme. Il y a encore des étapes mais c’est la bonne voie, pas celle du capitalisme qui détruit la planète. Et je me fous royalement que l’on dise que je suis Stalinien… »
Au sujet de la liberté, on appréciera comme il se doit le « à un moment » de cet historien amateur véreux dans l’image « globalement positive » qu’il donne du pays que les staliniens ont tant aimé. Et puis le coup des étapes qui mènent vers le socialisme, c’est le pompon ! D’autant qu’il évoque Cuba, qui compte des millions d’exilés, où les citoyens apprécieraient de passer à l’étape de l’assiette pleine, où la situation est désastreuse sur tous les plans, où la liberté connaît elle aussi des problèmes depuis « un moment » qui dure depuis soixante-quatre ans, et où des manifestations d’ampleur ont eu lieu en 2021, débouchant sur des arrestations massives, des procès iniques, des condamnations à la pelle et un harcèlement policier accru envers ceux qui ont osé se placer au travers du prétendu sens de l’histoire. Pour ce qui est de l’étape vers la connerie épaisse et l’histoire falsifiée, Mateu, lui, l’emporte haut la main.
Une bonne vieille crapule stalinienne à la tête de la CGT, s’il est élu, voilà qui va nous rajeunir !

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« La politique, c’est la branche divertissement du complexe militaro-industriel. »
(Frank Zappa)

Pour l’année 2023, voici en pourcentages ce que seront les augmentations du budget de la défense pour neuf pays importants (par ordre alphabétique) : Allemagne +6,5% ; Chine +7,2% ; Corée du Nord +7% ; Etats-Unis +8% ; France +33% ; Inde +13% ; Japon +30% ; Pakistan +11% ; Russie (en guerre) +150%.
Qu’un séisme de grande magnitude survienne au fin fond d’une province en quelque zone sismique, et ce sont invariablement les mêmes images qui nous parviennent : de pauvres gens privés de moyens efficaces cherchant d’éventuels survivants parmi les décombres. Démerdez-vous comme vous pouvez ! Mais qu’une révolte d’ampleur surgisse dans cette même province, il ne manquera pas un policier suréquipé, pas un militaire lourdement armé, pas un engin de mort dernier cri pour réprimer la populace. C’est pareil partout.
Je prends cet exemple d’une catastrophe naturelle, mais on pourrait l’étendre à nombre de domaines. Pour la santé, pour l’éducation, pour le logement social, pour tout ce dont les humains ont un besoin vital, on envoie invariablement l’oncle Picsou nous dire que l’argent manque. Pour la répression et la destruction, les caisses sont pleines.

« Boum ! quand la planète fait boum !
Le monde entier fait boum !
Tout l’univers fait boum !
Je n’entends que boum boum !
Ça fait toujours boum ! boum !
boum ! boum !… »
(Presque Charles Trenet)

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« C’est bien l’expropriation des patrons et des mandataires des sociétés qu’il faut viser… » Cette phrase figure dans un communiqué, émis par la CNT-f, dans lequel, par ailleurs, il est question à plusieurs reprises « des travailleuses et des travailleurs », inclusion du féminin oblige désormais, sous peine de passer pour un suppôt du patriarcat.
Or je m’étonne qu’il ne soit pas écrit « … des patronnes et des patrons… ». Et il en va ainsi dans toute la presse militante convertie à cette écriture inclusive que ne semblent pas devoir mériter celles qui œuvrent dans des domaines considérés comme parasitaires ou répressifs. Avez-vous déjà lu, par exemple, des textes où il est question « des policières et des policiers », « des flics et fliquettes ripou-e-s », « des capitalistes pourri-e-s », « des petit-e-s chef-fe-s » ?
L’écriture inclusive militante est curieusement très sélective.

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Pour faire peur, quoi de plus efficace que le recours à ce bon vieil argument de l’anarchie qui menace ?
« Ce qui est en danger, ce sont nos institutions. Ce que cherchent Jean-Luc Mélenchon et la Nupes, ce n’est pas le pouvoir, c’est d’affaiblir nos institutions, c’est au fond l’anarchie », déclare, apeurée, la baronne Amélie de Montchalin, descendante d’aristocrates rescapés de la guillotine et ministre (provisoire) de la Transition écologique.
Mais non, Amélie, te tracasse pas, la bande à Mélenchon déteste autant que toi les anarchistes.

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Alarme !

Si l’abstention aux législatives bat des records, comme certains spécialistes le supposent et souvent le redoutent, ce ne sera en tout cas pas la faute de France Info. Ce matin, « Ohé, auditeurs et électeurs, c’est l’alarme » ! Grosse opération de propagande, donc, pour inciter le citoyen hésitant à se rendre à cet autre genre de messe du dimanche, avec pleurnicheries et jérémiades à gogo des « experts » sur « ce symptôme inquiétant pour la bonne santé de notre démocratie » (sic).
Les bateaux coulent, il faut sauver les capitaines !

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L’éventuelle victoire du salmigondis politique appelé Nupes aux prochaines législatives et la possibilité de voir l’histrion Mélenchon s’installer à Matignon ont rendu Michel Sardou fiévreux et menaçant. Bombant le torse face à l’approche de l’apocalypse, adoptant le ton fanfaron du « retenez-moi ou je fais un malheur », l’artiste réac XXL a lancé publiquement : « Attention, danger ! S’il passe, je me tire. » Une France sans Sardou, ça fait peur, hein ?!
L’artiste étant populaire, et Mélenchon n’ignorant point que nombre d’électeurs sont assez crétins pour lui refuser leurs votes s’il s’avisait de s’en prendre à leur idole, le « Che d’isoloir » a donc préféré se faire obséquieux à souhait et implorer le troubadour de ne pas faire ses valises pour le Connemara : « Beaucoup de Français vous aiment et le pays a besoin de votre affection aussi. »
S’il fallait absolument une réponse à cette grotesque promesse d’exil volontaire, elle eût consisté de la part du principal intéressé, pour la rendre à la fois amusante et digne, à lui adresser le propos que tint en son temps cet autre président méprisant que Sardou a tant aimé : « Casse-toi, pauvre con ! »

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Jacques Dutronc votera Fabien Roussel, il l’a fait savoir. Deux années de pandémie ayant assoupi un peu tout le monde, ils ont tardé à se manifester, les m’as-tu-vu des présidentielles. Mais ça y est, depuis quelques jours, nous savons pour qui voteront Marion Cotillard, Pierre Arditi, Bruno Solo, Elie Semoun, Blanche Gardin, Brigitte Bardot, Alain Delon, l’inévitable Renaud et autres artistes, écrivains ou intellectuels de plus ou moins grande renommée.
Côté artistes en marge, où l’on souffre parfois de rester à l’ombre, certains se croient tenus de faire la même chose, mais les médias – ces ingrats – les ignorent superbement là encore, alors ça reste dans le domaine des réseaux sociaux et dans l’entre-soi, qui existe là aussi.
Je souhaiterais qu’un jour un journal ayant un peu d’humour, pour ramener tout ce beau monde à un peu plus de modestie et d’humilité, publie, à côté de ces listes prestigieuses, un truc du genre « Appel des livreurs de pizzas à voter Machin » ou « Les femmes de ménage ne soutiennent personne », suivi de noms que personne ne connaît.
J’avais écrit le billet ci-dessous à l’occasion de la présidentielle de 1995.

Les idiots inutiles

Maintenant que sont connus les noms des candidats pour la course à l’Élysée, nous ne devrions plus tarder à voir s’étaler dans la presse ces pitoyables listes de soutien aux divers sauveurs de la République.
A nouveau, donc, philosophes et intellectuels courtisans et pour la plupart véreux, artistes de cour parfois sans talent mais avides de subventions, personnalités d’un tout-spectacle navrant vont venir s’afficher sans pudeur, comme si leur choix en la matière relevait d’une réflexion plus approfondie et présentait plus d’importance que ceux d’un plombier-zingueur, d’une caissière de supermarché ou de votre voisin de palier.
Lénine qualifiait jadis d’« idiots utiles » les intellectuels compagnons de route chargés de vanter la camelote faisandée d’une avant-garde éclairée monstrueuse. Aujourd’hui que les dirigeants de tout poil ont sévi outre mesure, ces listes d’éternels jobards et de m’as-tu-vu sont devenues plutôt indignes, et les idiots bien inutiles.

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« Mon travail à l’époque était de dire du mal de Jean-Luc Mélenchon. On m’avait demandé ça au Parti socialiste, c’était explicitement mon cahier des charges, ce dont je m’acquittais avec grand plaisir, avec sincérité. » Un an plus tard, « on m’a demandé de dire du bien de Mélenchon », raconte Raphaël Enthoven au micro d’Europe1. « C’est pas que je ne voulais pas dire du bien de Mélenchon. C’est juste que je soupçonnais l’insincérité derrière ces retournements de veste. Et donc, j’ai quitté le Parti socialiste, convaincu de son inutilité. »
Voilà un type qui était payé pour dire du mal d’un homme politique, et peu importe ici ce qu’on pense de ce dernier. Intellectuel apprivoisé, Enthoven le mercenaire voulait bien continuer à être payé pour en dire ensuite du bien, puisqu’on lui demandait, mais les dirigeants du PS ne lui paraissaient pas sincères.
Cet intellectuel à gages ose se réclamer de Camus. Salopard !

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Qu’est-ce qui peut bien pousser des journalistes à demander aux artistes leur point de vue sur des sujets qui n’ont rien à voir avec leur métier ? Et plus encore, qu’est-ce qui amène lesdits artistes à répondre, entretenant par là même l’idée que leur opinion sur une élection à venir ou sur la récolte des châtaignes en Ardèche, par exemple, nous intéresse ou présente, en tout cas, plus d’importance que ce que peut en penser un plombier ou une caissière de supermarché ?
Evidemment, quand une question commence par « Que pensez-vous de… », le risque est grand de voir la personne à qui elle est adressée se prendre illico pour un penseur, ce que dément presque aussitôt son propos.
Dans un entretien publié par Le Figaro, la comédienne Fanny Ardant, à qui on demande si elle constate elle aussi un prétendu « retour du couple », y va donc hardiment de sa réponse stupide et nullement argumentée. Ce n’est certes pas dramatique, dans la mesure où on ne voit pas pourquoi une comédienne de renom n’aurait pas le droit de proférer des âneries. Le plus grave est qu’elle parvient à glisser dans sa réponse une sorte de désolation quant à l’absence d’hommes politiques dignes de ce nom. Et là arrive l’hommage à celui qu’elle considère comme le dernier en date de ces regrettés spécimens, le fusilleur en chef de la dictature cubaine, Che Guevara.
En juin 2020, c’est le chanteur-somnifère Benjamin Biolay* qui faisait connaître son admiration pour cet assassin psychopathe. Voilà maintenant qu’une autre ignorante vient ajouter sa sottise à cette indécence.
Mais quand vont-ils la fermer, ces m’as-tu-vu ?

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* https://florealanar.wordpress.com/2020/08/20/le-diner-qui-ne-passe-pas/

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