« Parmi les réfugiés arrivés sur notre territoire après les événements d’Espagne et qui sont hébergés actuellement aux frais de la collectivité publique, se trouvent de nombreux hommes valides en état de travailler. Il n’est pas possible pour le gouvernement d’entretenir sur les deniers publics cette catégorie de personnes, les sommes restreintes consacrées à l’hébergement des réfugiés devant être affectés par priorité, pour des raisons élémentaires d’humanité, aux vieillards, femmes et enfants.
D’autre part, il ne saurait être question d’autoriser ces réfugiés à travailler en France. Cette solution aurait, en effet, l’inconvénient de soumettre la main-d’œuvre nationale à une concurrence inadmissible et de stabiliser une situation qui doit rester purement temporaire. Dans ces conditions, et pour remédier au danger que présenterait la présence sur notre sol d’hommes jeunes, sans ressources et sans travail, j’ai décidé de les mettre en demeure de quitter notre territoire.
En conséquence, vous voudrez bien inviter ces étrangers à choisir le point de la frontière d’Espagne par lequel ils désirent quitter la France. »
Circulaire du 27 septembre 1937, émanant du ministère de l’Intérieur du gouvernement de Front populaire (présidence Chautemps).
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