Après bien d’autres, l’émission « Traffic », l’une des toutes dernières émissions « historiques » de Radio-Libertaire, jette l’éponge.
Dans un communiqué, ses animateurs, Agnès et Thierry, l’ont fait savoir et en exposent les raisons. Sans surprise, ce sont exactement celles qui ont amené depuis des années bien des militants et sympathisants à délaisser les micros, les uns avec fracas, d’autres plus discrètement, mais tous écœurés par ce qu’a fait de la station la détestable petite clique inamovible qui s’en est emparée.
« Je n’ai plus la volonté de défendre les valeurs de l’anarchisme au sein même d’une radio que se sont appropriés quelques sots autoritaires. Je n’ai plus l’envie de rester là où des animateurs/trices sont contraints de courber l’échine pour éviter au mieux d’être blacklisté/e/s, au pire d’être viré/e/s. Je n’ai plus ni la volonté, ni l’envie de rester dans cet espace où les idées anarchistes sont en contradiction constante avec son fonctionnement », écrit Thierry, confirmant ce que pour ma part je dénonce depuis belle lurette, ayant eu affaire de près à ces fossoyeurs, toujours en poste.
Souhaitant qu’il y ait un jour une réaction de la part de ceux-là qui se montrent étrangement indifférents ou trop craintifs pour affronter cette situation, Thierry conclut par ces mots : « De là à imaginer une grève générale expropriatrice à Radio Libertaire, suivant cette pratique anarchiste qui incite à l’appropriation des outils de production par celles et ceux qui les font vivre, il n’y a qu’un rêve… »
De son côté, Agnès, en accord avec son ami Thierry sur ce qui précède, établit le constat désolant d’une gestion autoritaire et cadenassée, confiée aux mêmes personnes depuis des décennies : « Pas de débat, pas d’AG, pas de projets. L’esprit d’amitié libertaire, d’autogestion et d’expérimentation en commun a été banni par l’absolutisme. »
Arrivé en novembre 1981 à RL, Thierry, devenu aujourd’hui le plus ancien des animateurs, avait d’abord créé l’émission « Trisomie 21 », en janvier 1982, puis ensuite « Musiques sans frontières », « Epsilonia » et enfin « Traffic » avec Agnès, arrivée en 1992.
Près de quarante années de présence à l’antenne pour l’un, près de trente pour l’autre, voilà donc deux animateurs de plus qui préfèrent tourner la page, découragés. Il est à prévoir que cet énième épisode déplorable dans l’histoire de RL ne fera ni chaud ni froid aux « responsables », indifférents à tout sauf à garder la main sur cet outil. Agnès et Thierry, voilà deux noms qui viendront s’ajouter à ceux de Sylvain Briant*, Jacques Lesage de La Haye** et nombre d’autres, traités par le mépris malgré le travail formidable effectué pour cette radio, aujourd’hui devenue moribonde, dans l’indifférence d’une Fédération anarchiste étonnamment tolérante envers des pratiques insensées.
Merci à vous deux, Agnès et Thierry, pour toutes ces années à RL. Vous aurez compté parmi les voix qui ont honoré cette station. Ceux qui vous font l’abandonner, momentanément je l’espère, n’en sont que les parasites.
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* Voir https://florealanar.wordpress.com/2019/02/11/salut-sylvain/
** Voir https://florealanar.wordpress.com/2019/10/16/radio-libertaire-ras-les-murs-sarrete/
Encore et encore !
Toujours les mêmes causes qui provoquent les mêmes effets !
Il n’y aura bientôt plus d’émissions à radio « libertaire ».
On finirait par penser que c’est l’objectif ?
Thierry et Agnès n’ont pu rendre ces problèmes publics que parce qu’ils quittent la radio. Les autres animateurs sont bien obligés de subir l’autoritarisme et l’incompétence du secrétariat.
Comme le détaillait déjà cet article, Radio libertaire se vide de plus en plus de sa substance, autant en quantité qu’en qualité.
Vu de l’extérieur on peut se demander pourquoi en dépit d’une gestion désastreuse la même clique reste aux manettes de Radio libertaire.
Lors de ce dernier congrès, qui a conduit plusieurs militants de la FA à la quitter, dégoûtés, trois nouveaux candidats dont deux animateurs de Radio libertaire se sont présentés pour prendre des mandats.
Cette fois le prétexte invoqué pour s’accrocher au pouvoir était que les nouveaux ne connaissaient rien au dossier du passage à la RNT !
Tout s’est passé très vite, les militants présents n’ont pas eu le temps de se demander pourquoi les anciens mandatés n’auraient pas pu initier les nouveaux à ce dossier, sans être eux-mêmes mandatés, ni en quoi ça concernait le poste de secrétaire à la programmation, resté non pourvu !
Beaucoup d’autres questions resteront sans réponse : par exemple, pourquoi ces candidats ont renoncé à se proposer pour faire officiellement partie du secrétariat, alors qu’un poste – celui de la programmation – restait vacant ?
Est-ce qu’ils auraient brusquement réalisé que finalement ça ne les intéressait plus de remplacer l’actuel secrétariat ?
L’année précédente le même secrétariat pour l’éternité ne s’était pas embarrassé de savoir si des candidats voudraient se proposer pour les remplacer. Lors d’un comité de relation, censément non décisionnel, ils avaient décidé très démocratiquement de se remandater tout seuls ! Prétexte invoqué : vu l’épidémie, il n’y aurait pas assez de militants à un congrès, inutile donc de l’organiser, inutile même d’avertir de cette décision. Tout le monde a été mis devant le fait accompli ! Et l’an prochain, que vont-ils encore trouver pour s’accrocher au pouvoir ?
Bonne nouvelle le poste de secrétaire a la programmation serait assuré par une revenante , qui a marqué la FA lors de son passage comme secrétaire générale…
Bienvenue sur Radio Népotisme.
Thierry de l’émission Traffic (in le Maitron des anars):
LAVAU (de) Thierry
Né le 5 novembre 1954 à Kankan (Guinée) ; photographe ; directeur d’une association culturelle ; militant de la Fédération anarchiste.
Thierry de Lavau était le fils de Gustave de Lavau né 21 mai 1918 à Fort de France (Martinique) qui était magistrat et de sensibilité radical-socialiste et de Yolande Banholtzer née 17 juillet 1926 à Nice (Alpes-Maritimes) et décédée le 30 août 2007 aux Lilas (Seine-Saint-Denis) qui était secrétaire de direction et socialiste. La compagne de Thierry de Lavau était chorégraphe et danseuse. Thierry de Lavau eut deux enfants d’une précédente union.
Après un baccalauréat Lettres en 1974 lycée Saint-Michel-des-Batignolles (XVIIe arr. de Paris), il obtint une Licence d’Arts Plastiques aux Beaux Arts puis à Paris 1 Panthéon Sorbonne en 1983. Par la suite il suivit une formation à la gestion d’entreprises de l’économie sociale et solidaire au CNLRQ (1998-2002). De 1979 à 1990, il exerça le métier de photographe puis de photograveur (1991-1992). Ensuite il fut directeur d’associations de l’économie sociale et solidaire dans des quartiers classés en Politique de la Ville à la régie de quartier de Rougemont à Sevran, du quartier des Courtillières à Pantin, du quartier de La Chapelle à Paris (XVIIIe), entre 1993 et 2008 et enfin à partir de 2009, directeur d’une association culturelle. Fonction qu’il occupait encore en 2017.
Il fut d’abord de 1974 à 1981 Objecteur Insoumis et dès 1974 sympathisant du Réfractaire de May Picqueray. En 1977, il adhéra à la Fédération Anarchiste dont il démissionna fin 1992 pour raisons personnelles tout en restant très proche de celle-ci jusqu’en 2017. Il fut membre des groupes Voline, Hooligans Internationalistes et La Vache Folle de la FA. À la Fédération, il fut membre de la commission des Relations Internationales (1977-1978), trésorier de Radio libertaire (1987-1988), responsable de la Commission écologie et membre de la Commission Femmes. Thierry de Lavau participa entre autres aux Congrès de la FA de Massy, Ris Orangis (1978), Tours (1979), Fresnes Antony (Congrès Extraordinaire – 1979), Neuilly-sur-Marne (1981), Le Havre (1982), Perpignan (1986), Angers (1987), Rouen (1988), Lille.(1992). Tout en respectant et appréciant toutes les tendances du mouvement anarchiste, Thierry de Lavau s’est toujours défini comme anarchiste individualiste.
Durant plusieurs années et encore en 2017, il était animateur et producteur de l’émission Traffic sur Radio libertaire. En 2017 toujours, pour les 35 ans de Radio libertaire, il a coordonné l’édition de l’album Radio Libertaire à 35 ans contenant un CD et un disque vinyle où se retrouvent de nombreux artistes comme La Canaille, Dominique Grange, Romain Humeau, HK & les Saltimbanks) et illustré par Tardi et Bruno Loth.
En parallèle, depuis 1983 et toujours en 2017, Thierry de Lavau s’occupait du label de musiques alternatives ViSA, plus de 50 références (Bérurier Noir, Laid Thénardier, Dazibao).
En fait je me demande, afficher cette bio, c’est censé donner une légitimité à l’auteur du communiqué, montrer ses contradictions, noyer le poisson ?
Quelles contradictions ? Quel poisson ?
« Montrer ses contradictions, noyer le poisson ? »
Désolé ! Mais j’ai rien compris ??
Ô la la ! Je me posais juste la question. Désolé, je n’aurais pas dû partager ce questionnement.
C’est toi qui as envoyé le commentaire sous le nom de Robin ?
Oui, oui c’était moi j’ai 2 comptes mail et je me suis emmêlé les pinceaux.
Les fossoyeurs de l’anarchisme que sont l’ex-secrétaire général et sa petite clique sévissent depuis de nombreuses années au sein de la F.A. Des coucous qui poursuivent leurs travail de sape de celle-ci pour des intérêts à l’opposé de l’anarchisme. On peut regretter la léthargie, la passivité et le manque de courage des militants(es) de l’organisation pour virer ces parasites.
« Des coucous qui poursuivent leurs travail de sape de celle-ci pour des intérêts à l’opposé de l’anarchisme. »
Tu as l’air d’en savoir plus que moi !
Car moi j’ai pas encore compris quels étaient les intérêts réels de ce petit groupe ?
« En fait je me demande, afficher cette bio, c’est censé donner une légitimité à l’auteur du communiqué, montrer ses contradictions, noyer le poisson ? »
Je voulais tout simplement informer à propos de l’animateur de cette émission qui s’arrête.
Je ne vois pas non plus de quelles « contradictions » il est question, ni quel « poisson » il faudrait noyer.
Tout aussi simplement, ce CV signifie que si un animateur et militant de longue date, qui a vraiment beaucoup donné pour Radio libertaire, a fini par décider de jeter l’éponge, c’est qu’il doit avoir des raisons solides, J’aimais beaucoup « Traffic » et ça me désole que cette émission disparaisse.
Pourtant il reste encore de bonnes émissions sur Radio libertaire. Par exemple « Carapatage » :
« Dernière émission (15 septembre 2021)
Les enquêtes sociales de la justice
Dans cette émission on parle des enquêtes sociales dans le cadre judiciaire, comme ils disent. C’est-à-dire en procédures pénales, civiles et administratives. Dans les procès et les procédures en France se sont développées depuis un certains temps les enquêtes et les expertises. Et on en trouve à divers endroits, obligatoires ou facultatives, indispensables aux juges à de nombreux moments qui se basent sur ces récits, par exemple dans le cadre de la comparution immédiate, où ces récits sont volés après 48 heures de GAV, ou alors que l’on est en prison depuis quelques mois. Un‑e expert‑e qui en peu de temps d’entretien juge votre personnalité, votre vie sociale et familiale, votre rapport aux institutions et interprétera jusqu’à votre préférence entre les potatoes ou les frites. Sérieusement, les conséquences juridiques de ces enquêtes ou expertises sont importantes, nous allons y revenir avec des exemples plus véridiques.
Sommaire, Playlist et Ressources
Télécharger sur Archive.org
télécharger (MP3, 136 Mo) »
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/carapatage/
Ou encore Femmes libres :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/femmes-libres/
Folk à lier :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/folk-a-lier/
L’Entonnoir :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/l-entonnoir/
Le Ferré club :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/le-ferre-club/
Juste une chanson :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/emission/juste-une-chanson/
Il reste encore de bonnes émissions sur RL… comme « Lundi matin » qui a toujours montré un indéfectible soutien aux animateurs/trices des émissions blacklistées par la clique du politburo de « la voix de leur maître ». Les quelques émissions signalées ont été remarquables, soit par leur silence ou leur soutien aux purges ubuesques des diafoirus de l’anarchie. Thierry l’a parfaitement exprimé, il ne restera bientôt plus que les derniers mohicons de cette débandade FM pour roucouler et blablater sur les valeurs libertaires.
Si tu veux parler du manque de soutien et même des attaques répétées envers des émissions racistes, comme « Intifada »
« La Pente du carmel »
ou encore « Offensive sonore », émission ignoblement raciste qui collabore depuis des années avec le collectif facho Lieux communs,
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2771
Rassure-toi, malgré le « manque de soutien » de l’émission « Lundi matin », « Offensive sonore » est toujours sur Radio libertaire, et le collectif Lieux communs continue à afficher des retranscriptions d’émissions racistes sur son site (sous le titre « collaboration » – avec Radio libertaire, donc. Sur ce coup on ne peut pas accuser le secrétariat d’intolérance !
Je trouve offensant de voir ces émissions comparées à des émissions comme « Ni dieu ni maître » ou « les Partageux de la Commune », qui ont justement été virées en raison de leur antiracisme (pour avoir demandé à l’antenne des explications à propos de l’invitation de Riposte laïque par un secrétaire/animateur de Radio libertaire).
http://luftmenschen.over-blog.com/article-radio-courtoisie-en-direct-sur-89-4-fm-39204054.html
A propos de « la Pente du carmel », je rappelle qu’il a fallu sept semaines de lutte acharnée en interne et en externe avant que le secrétariat revienne sur ses positions qui étaient « censurer des propos tels que « les youp… euh, les Juifs » ou encore « Pour ces gens-là du zyklon », « pour faire un far breton prenez un four, un four allemand, c’est les meilleurs, et réglez sur thermostat juif », etc.
Alors, pas d’amalgame, s’il te plaît. Dans ce dernier cas c’est s’opposer au secrétariat qui était risqué.
Traffic a été supprimée de la grille de Radio libertaire. (Certaines émissions arrêtées depuis des années y sont toujours.) Et remplacée par une nouvelle émission (parisienne jusque dans son titre) : Paname’s not dead
Tout cela sans un mot pour les auditeurs/trices, comme d’hab’.