Comme énormément d’anciens animateurs et/ou auditeurs de Radio-Libertaire (RL), je dois avouer que je ne l’écoutais plus guère ces dernières années. Il m’arrivait parfois d’« allumer le poste » au hasard de la journée, pour l’éteindre aussitôt le plus souvent, fatigué de n’entendre presque toujours que de la musique, guère à mon goût qui plus est. L’affaire récente de « La pente du carmel » et l’attitude invraisemblable du secrétariat radio qui a suivi m’ont amené à m’interroger sur la réalité de cette station, et je me suis donc décidé à me mettre à l’écoute, presque en permanence, de RL. Ceux qui me savent résolument hostile à la torture penseront que c’est là une attitude héroïque, et, sans dévoiler encore les conclusions de ce « rapport », je dois dire qu’à certains moments ce le fut vraiment. Mais il y eut aussi quelques bons moments.
A travers cette écoute, je souhaitais brosser une image la plus exacte possible de ce qu’est devenue cette radio que nous avons tant aimée, et à propos de laquelle bien des amis me disaient beaucoup de mal quant à son évolution au fil des ans.
Je me suis fondé, pour suivre la programmation, sur la grille qu’on trouve sur le site de RL, grille qui date du 25 mars 2018 et dont la dernière mise à jour remonte au 10 septembre dernier. L’écoute de la station mise en relation avec ladite grille amène à une première constatation : des émissions n’existant plus figurent toujours sur la grille, y compris certaines disparues bien avant la dernière mise à jour, et des émissions n’y figurant pas existent pourtant bel et bien. Il apparaît donc que la mise à jour régulière de la grille de programmation est comme la justice au sein du secrétariat radio, peu expéditive…
Mon écoute portera sur plusieurs semaines, car des émissions présentes sur la grille n’ont parfois pas eu lieu lors de cette première semaine (25 novembre au 1er décembre). Cela pouvait être dû à une absence des animateurs pour cause de maladie, de vacances ou toute autre raison. Il y a par ailleurs certains créneaux horaires occupés par deux, trois ou quatre émissions en alternance. Il me faudra donc me porter plusieurs fois à l’écoute de tous ces créneaux, dans les semaines à venir, pour savoir si ces émissions existent ou pas, la grille n’étant pas toujours fiable.
Voici donc le premier résultat de cette longue écoute, agrémenté de quelques considérations toutes personnelles, qu’on n’est bien sûr pas obligé de partager. J’y ai ajouté quelques premières conclusions.
Lundi 25 novembre : la grille fait commencer la programmation à 9 h avec bande sans fin jusqu’à 11 h. Ensuite, émission « Lundi matin » animée par Laurent, du groupe d’Ivry de la FA, destinée à commenter l’actualité de la semaine écoulée. Bonne émission, et propos libertaire garanti.
De 13 h à 14 h 30 : bande sans fin.
De 14 h 30 à 16 h : « Ondes de choc », animée par Jehan. Emission assez ancienne, à caractère culturel. Ce jour-là il est question de Debord, de Cendrars, du surréalisme, avec pas mal d’enregistrements.
De 16 h à 18 h : « Trous noirs », animée par Serge et Monique. Emission solide, où il est question principalement de la situation au Chili, avec un invité, Daniel Pinos.
Arrêt de l’écoute. Puis je rallume à 19 h. Ce devrait être, selon la grille, « Je ne suis pas un numéro », mais jusqu’à 19 h 30 c’est de la musique en continu.
De 19 h 30 à 21 h : musique encore et toujours, alors que la grille indique « Le monde merveilleux du travail » et « Chroniques d’ailleurs » en alternance.
21 h : « Ça urge au bout de la scène », émission consacrée à la chanson, orientée « à texte ». Invitée : Lily Luca. Sympa.
22 h 30 : bande sans fin, l’émission « De la pente du carmel », toujours présente sur la grille, n’existant plus.
Bilan de la journée : de 9 h à minuit, soit théoriquement 15 heures d’antenne, il y a eu huit heures de bande sans fin.
Mardi 26 novembre : j’allume à 10 h 15, c’est une bande sans fin, alors que la grille propose l’émission « Court-circuit ». J’ignore si l’émission indiquée entre 8 h et 10 h, « Et toi, tu la sens la cinquième puissance ? », a eu lieu. Musique, donc, jusqu’à 14 h 30 avec le début de l’émission « Sortir du capitalisme », consacrée ce mardi à la Syrie. Censée se terminer à 16 h, l’émission s’arrête à 15 h 30.
De 15 h 30 à 17 h : bande sans fin.
De 17 h à 18 h : bande sans fin. Sur la grille, c’est censé être « Des oreilles avec des trous (dedans) » ou « En veux-tu, en v’là », en alternance.
De 18 h à 19 h 30 : « Idéaux et débats », émission littéraire animée par Alexandrine. L’une des plus anciennes émissions de RL, toujours de qualité. L’invité ce jour-là est Sylvain Tesson. Mon écoute s’arrête là momentanément.
Je rallume à 22 h. L’émission de la CNT a cours. J’ignore si l’émission précédente figurant sur la grille, « Paroles d’associations », a eu lieu, mais je ne pense pas car il me semble qu’elle n’existe plus depuis pas mal de temps.
22 h 30 à 0 h 30 : « Ça booste sur les pavés ». Invité : le comité de défense des prisonniers basques.
Bilan de la journée : de 8 h à 0 h 30, soit théoriquement 16 h 30 d’antenne, il y a eu huit ou dix heures de bande sans fin.
Mercredi 27 novembre : de 9 h 30 à 10 h 30, « L’entonnoir », émission consacrée à l’antipsychiatrie. Un seul animateur à l’antenne, qui lit mal et d’une voix monocorde des courriers adressés par des organismes au ministère de la Santé ou à l’administration pénitentiaire, et les réponses à ces courriers. C’est sinistre et antiradiophonique au possible.
De 10 h 30 à 12 h 30 : alors que la grille indique « Blues en liberté », on a droit à « Un rayon de soleil », une émission qui se présente comme « Radio-Libertaire Méditerranée », et à la diffusion d’un enregistrement d’une conférence organisée à Nice par l’Association des amis de la liberté, avec Ernest Pignon-Ernest pour invité. Je soupçonne cette association d’être assez proche du PC (à vérifier). La conférence, consacrée à l’art, se termine d’ailleurs sur un appel de l’invité, vieux compagnon de route du PC et président de la Société des amis de L’Humanité, à sauver ce quotidien communiste. Personnellement, à l’antenne de RL, je trouve ça un peu obscène, car, entre nous, ce qui fut le quotidien du mensonge, des injures et de la calomnie peut bien crever, je m’en réjouirai.
A 12 h 30, heure à laquelle est théoriquement prévue l’émission « Un rayon de soleil », la conférence diffusée précédemment recommence, faisant office de bande sans fin. Tenu d’interrompre mon écoute, j’ignore si les émissions « Radio Tisto » puis « Le Ferré Club » et « Jus d’airelle », figurant sur la grille, ont eu lieu.
18 h 30 à 20 h 30 : « Femmes libres », avec Hélène, du groupe Pierre-Besnard de la FA, débarrassée de la présence d’Elisabeth, très longtemps membre du secrétariat radio et d’un autoritarisme effroyable, mais qu’on dit sur le point de revenir à la radio pour une autre émission féministe. Je conseillerais amicalement à Hélène d’améliorer la partie technique.
De 20 h 30 à 0 h 30 : bande sans fin.
Je ne sais si « Les nocturnes multipass’ », l’émission prévue à 0 h 30, a eu lieu.
Bilan de la journée : de 9 h 30 à 0 h 30, soit théoriquement 15 heures d’antenne, il y aura eu, selon que certaines émissions ont eu lieu ou pas, au minimum cinq heures et demie, et au maximum dix heures de musique continue et/ou bande sans fin.
Jeudi 28 novembre : De 9 h à 12 h, bande sans fin.
De 12 h à 14 h : « Juste une chanson », émission consacrée à la chanson, animée par Marlène. Une des plus anciennes émissions là encore. L’invité est Gilbert Laffaille. C’est très sympa.
De 14 à 15 h : « Radio Cartable », l’émission des enfants des écoles d’Ivry.
De 15 h à 16 h 30 : bande sans fin, alors que la grille indique « Bibliomanie ».
De 16 h 30 à 18 h : « Radio Lap », émission du Lycée autogéré de Paris. Bonne émission avec une invitée bénévole dans l’humanitaire et un immigré iranien.
De 18 h à 19 h 30 : « Si vis pacem », émission de l’Union pacifiste de France (UPF). Pour l’anecdote, l’émission démarre par la chanson « La makhnovtchina », ce qui est amusant pour une émission consacrée au pacifisme. A mon goût les animateurs abusent des lectures d’articles parus dans divers journaux. Ce n’est pas très radiophonique, et c’est mieux quand les gens savent lire à haute voix.
De 19 h 30 à 20 h 30 : « Jeudis noirs ». Deux animateurs évoquent le bouquin « Petit éloge de l’anarchisme » de James C. Scott. Très bonne émission.
De 20 h 30 à 22 h : « Entre chiens et loups », émission consacrée aux expositions et plus généralement à l’art, animée par Patricio. Il est beaucoup question ce soir-là de Félix Fénéon. Bonne émission.
22 h à minuit : « Epsilonia ». Très ancienne émission. Pas écoutée ce soir-là.
Bilan de la journée : de 9 h à minuit, soit théoriquement 15 heures d’émissions, il y a eu quatre heures et demie de bande sans fin.
Vendredi 29 novembre : De 8 h à 9 h 30, bande sans fin.
De 9 h 30 à 11 h : « La course aux étoiles », une émission qui ne figure pas sur la grille. L’invitée est Barbara Carlotti. Ambiance sympa, mais émission très « bobo-Télérama », où on encense Etienne Daho et Philippe Katerine, et où on peut entendre des trucs branchés comme : « On s’est revus backstage » ou :
« On a tourné le clip dans une piscine.
– Ah ! Génial ! »
De 11 h à 13 h : bande sans fin.
De 13 h à 14 h 30 : « Place aux fous », une émission essentiellement musicale, à forte dominante de langue anglaise, avec annonces diverses. Gentillet.
De 14 h 30 à 16 h : « Les oreilles libres », émission consacrée aux musiques singulières. Un animateur, compétent, et une invitée, Christelle Séry. La musique en question n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais l’émission est de bonne qualité.
De 16 h à 17 h 30 : « Dies Irae », émission consacrée à la poésie, avec un seul animateur, qui lui aussi lit beaucoup, et assez mal, ce qui rend l’écoute pénible, d’autant que la technique est assez approximative.
De 17 h 30 à 19 h : « Radio Espéranto ». Très ancienne émission. Technique défaillante.
De 19 h à 21 h : « Des hommes et des droits », émission de la Ligue des droits de l’homme. Plusieurs invités pour évoquer l’Algérie et la Guinée. Bonne tenue.
De 21 h à minuit : bande sans fin, alors que la grille annonce les émissions « Offensive » et « Les amis d’Orwell » en alternance, puis « Transbords ».
Je ne sais si l’émission « Nuit Léo », prévue à minuit, a eu lieu.
Bilan de la journée : de 8 h à minuit, soit théoriquement 16 heures d’émissions, il y a eu six heures et demie de bande sans fin.
Samedi 30 novembre : J’allume à 9 h 30. C’est du rap. Je suppose qu’il s’agit de l’émission « Réveil hip-hop », qui commence en théorie à 8 h. Je me demande si la tranche d’âge à qui s’adresse ce genre musical est à l’écoute le samedi matin, mais bon…
Jusqu’à 10 h, musique continue sans intervention parlée d’aucun animateur.
De 10 h à 11 h 30, créneau réservé au secrétaire perpétuel de RL. Personne. Bande sans fin. Si même l’Ubu-roitelet déserte, où va-t-on ?
De 11 h 30 à 13 h 30 : « Chroniques syndicales ». Très ancienne émission, ce jour consacrée aux grévistes de Radio France. Bonne émission.
De 13 h 30 à 15 h 30 : « Chroniques rebelles », animées par « Anastasie » Passevant, qui reçoit Francis Dupuy-Déri, auteur du livre « Nous n’irons plus aux urnes ». Bonne émission.
De 15 h 30 à 17 h : « Dessous de scène », émission ancienne animée par Nicolas. Emission vivante et agréable.
De 17 h à 19 h : « Bulles noires », émission consacrée aux BD et aux polars. Animateur sympa, avec des invités rigolards. Ça s’écoute avec sympathie.
De 19 h à 21 h : « Tribuna latino-americana ». Emission ancienne également, animée par des camarades d’Amérique du Sud et consacrée à l’actualité des pays de ce continent. L’invitée est ce jour-là la représentante d’une organisation de femmes du Guatemala.
A 21 h 30, des animateurs prennent la parole alors que depuis une demi-heure passait de la musique. Je suppose qu’il s’agit de l’émission « Tormentor » parce que c’est écrit sur la grille, mais rien n’est dit à l’antenne. Toute l’émission est consacrée à un invité qui s’exprime par téléphone depuis Berlin, d’après ce que j’ai compris. Il s’agit du fondateur d’un label musical. J’ai décroché car ça m’ennuyait profondément, et je ne sais combien de temps ça a duré ni si l’émission prévue ensuite a eu lieu.
Bilan de la journée : ce samedi aura été la journée où les bandes sans fin et la musique continue auront été les moins utilisées (une heure et demie ou trois heures et demie selon que l’émission prévue entre 8 et 10 h a eu lieu).
Dimanche 1er décembre : J’ai pris l’antenne vers 11 h 15. Une émission était en cours, que je suppose être « Un peu d’air frais », commencée à 10 h, si j’en crois la grille. L’invitée est une réalisatrice d’un film consacré à une famille syrienne arrivée en France. Son nom ne sera jamais rappelé par l’animatrice, mais je crois deviner, d’après ce qui est dit, qu’il s’agit d’Ariane Doublet. C’est là un défaut commun à pas mal d’animateurs de ne jamais rappeler le nom de l’émission en cours ni celui des invités. C’est souvent précisé en début d’émission, mais si vous l’avez raté, tant pis pour vous.
De 12 h à 14 h : « Folk à lier ». Ancienne émission de RL, toujours au point et sympa pour ceux qui aiment ce genre musical.
De 14 h à 15 h 30 : bande sans fin. Sur la grille, ce devrait être « Au café de la page ».
De 15 h 30 à 17 h : émission « On a déjà traité le sujet », consacrée au cinéma documentaire, non indiquée sur la grille. Il s’agit d’une nouvelle émission, née en novembre, programmée le premier dimanche de chaque mois. Invités : Anne Galland pour un documentaire sur un Ehpad, et Benoit Keller. Bonne émission.
De 17 h à 18 h 30 : « Le mélange », émission consacrée à la musique et à l’actualité du spectacle, animée par Michel Polizzi, le gars qui prononce les noms et les mots de langue anglaise à la perfection, et qui cède l’antenne à l’émission suivante pile à l’heure, ce qui est plutôt rare sur RL. Parfaite diction, technique irréprochable. Bonne émission.
De 18 h 30 à 20 h 30 : émission « La sociale », en principe, mais en fait deux heures de bande sans fin.
De 20 h 30 à 22 h : émission « Poètes en demi-deuil », en principe, mais en fait une heure et demie de bande sans fin.
De 22 h à minuit : « Seppuku », émission sur les musiques électroniques. Là j’avoue que j’ai manqué le début de l’émission, mais peu de temps après 22 h et jusqu’à 23 h, chaque fois que je me branchais sur RL c’était toujours musique continue. Mes incursions étaient toujours très brèves car ce type de musique est pour moi d’un ennui mortel. Il n’y a qu’à 23 h que j’ai entendu des animateurs annoncer brièvement ce qui allait suivre.
Bilan de la journée : de 10 h à minuit, soit une durée théorique de 14 heures d’émissions, il y a eu 7 heures de bande sans fin ou de musique continue.
Quelques réflexions. – La première conclusion à tirer de cette semaine d’écoute est évidemment la quantité assez incroyable d’heures consacrées aux bandes sans fin, c’est-à-dire à de la musique en continu. Le nombre de « trous » dans la grille de programmation est assez phénoménal, au point qu’on pourrait rebaptiser la station « Radio-Gruyère ».
En second lieu, à propos de ces musiques qu’il faut ingurgiter, on note qu’en dehors des deux émissions qui lui sont consacrées, ce qu’on appelle la « chanson à texte » a presque disparu. On entend bien quelquefois Ferré et Brassens, mais pour ce qui est des autres artistes de cette « catégorie », nombreux, c’est quasiment le néant. En revanche, les musiques un peu spéciales – expérimentales, répétitives, électroniques, planantes, etc. – sont très présentes. Pour les bandes sans fin comme pour les pauses musicales en cours d’émission, on note une évidente fascination pour l’anglo-américain.
Sur la programmation elle-même, on constate qu’il existe une foule d’émissions thématiques à caractère culturel (divers genres musicaux, théâtre, cinéma, poésie, littérature, chanson, expos, etc.), ce qui est sympa lorsque ces émissions sont bien faites, mais ce qui traduit quand même une très forte démission militante, les émissions « politiques » n’étant par ailleurs pas toutes marquées par un fort propos libertaire.
La grande absente de cette programmation est de toute évidence l’anarchie. On en entend très, très peu parler, ce qui est quand même assez désolant pour une radio dite libertaire. Pour la semaine écoulée, en dehors des émissions « Lundi matin » et « Jeudis noirs », je n’ai pas souvenir d’en avoir entendu parler directement. Moi qui ai longtemps animé l’émission « La mémoire sociale », je suis frappé qu’il n’y ait rien, absolument rien, sur l’histoire de l’anarchisme. C’est désolant, et je dirai même scandaleux.
Bref, je ne vous cacherai pas l’immense déception que m’a procurée cette écoute, tout au long de la semaine. J’imagine que les militants de la Fédération anarchiste ne toléreraient pas que Le Monde libertaire paraisse chaque mois avec un bon tiers de pages blanches, faute de rédacteurs. La radio, elle, semble pouvoir se permettre de fonctionner avec d’innombrables « trous » dans sa programmation. Heureusement, plusieurs émissions tiennent la route, comme on dit, et il faut rendre hommage à tous ces animateurs, même les moins adaptés à l’activité radiophonique, pour leur présence. Car si l’état général de RL me semble désastreux, je ne confonds pas lesdits animateurs avec le secrétariat radio, la petite bande (sans fin ?) responsable de cette pénible situation.
Merci Floréal. J’avais déjà fait un constat désolant lorsque j’animais des émissions jadis. Et sur tes conclusions je partage tout à fait : s’il n’est pas question d’anarchisme, d’histoire de l’anarchisme, et autres pensées anarchistes, à un moment où n’importe qui se réclame de l’anarchisme et où tous les anciens autoritaires de la galaxie gauchiste se recyclent anars comme qui rigole, sans la moindre formation ni critique, il serait temps de s’y coller, au retour aux fondamentaux. Mais il semble que le secrétaire permanent devrait gicler pour cela. Bises, Claire.
Est-il utile de rappeler qu’aux débuts de la station, qui ne diffusait alors que de l’excellente chanson française, et des émissions à thème, solides et libertaires, un militant parvint à subtiliser un sondage d’écoute où apparaissait en numéro un, à égalité avec NRJ… Radio-Libertaire ?
Le podcast de Radio-Libertaire en panne depuis le 15 novembre. Pour combien de temps ? Mystère. Aucune info sur le sujet envers les auditeurs et/ou les animateurs. Mais on peut télécharger les émissions de la grille, mise à jour, celle là… ici :
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/podcast/
Comment encore s’étonner que chez les anars, ça soit le bordel… ?
Sans perler de cet anti-communisme viscéral, génétique (?) qui transpire à chaque coin de ligne… (je cite) :
« De 10 h 30 à 12 h 30 : alors que la grille indique « Blues en liberté », on a droit à « Un rayon de soleil », une émission qui se présente comme « Radio-Libertaire Méditerranée », et à la diffusion d’un enregistrement d’une conférence organisée à Nice par l’Association des amis de la liberté, avec Ernest Pignon-Ernest pour invité. Je soupçonne cette association d’être assez proche du PC (à vérifier). La conférence, consacrée à l’art, se termine d’ailleurs sur un appel de l’invité, vieux compagnon de route du PC et président de la Société des amis de L’Humanité, à sauver ce quotidien communiste. Personnellement, à l’antenne de RL, je trouve ça un peu obscène, car, entre nous, ce qui fut le quotidien du mensonge, des injures et de la calomnie peut bien crever, je m’en réjouirai. »
Bravo pour ce morceau de bravoure, bien senti, pour cette défense exemplaire de la presse d’opinion (obscène !) qui se meurt, étranglée par les médias et leurs annonceurs.
Ce n’était pas la peine de me citer, les gens savent lire.
Tu pourrais glisser parfois un peu d’humour dans tes provocs staliniennes. Remarque, je suis injuste, il y en a, mais je le crois involontaire. Comme cette histoire d’« anticommunisme génétique » (sic) que tu es sans doute allé chercher chez Lyssenko, cet admirable monument de la science prolétarienne que tes camarades et toi ont tant aimé.
Mais le plus hilarant réside dans cet amour immodéré pour la presse d’opinion sous la plume d’un communiste de longue date. J’en pleurerais tellement c’est émouvant. Tu ferais mieux de m’envoyer les copies des courriers de protestation que cette passion pour la liberté d’expression t’a poussé à envoyer à tes camarades des pays où ils gouvernent et où n’existe qu’une seule presse d’opinion, celle des communistes. Sacré Chris, tu ferais mieux de t’occuper de l’Ehpad qu’est devenu ton parti.
Le constat est cruel mais hélas sans appel…
L’esprit de la radio, militante et combative a presque entièrement disparu, en grande partie à cause de rivalités internes à la FA et à la posture de certains de ses membres qui bloquent tout par bêtise. Et qui préfèrent le vide des bandes sans fin…
Bien que pas présenté et discret au début de l’émission, on peut entendre par la suite l’ex-animateur de « La pente du carmel » adepte des plaisanteries sur les « youpins », prétendument viré de Radio libertaire mais qui continue de co-animer « Ça urge au bout de la scène » (lundi à 21 heures).
Camarades, encore un effort si vous voulez être révolutionnaires !
Même en admettant qu’assurer ses engagements sur le long (?) terme peut devenir fastidieux, je crains fort que la prise en main de nos activités productives, l’autogestion de la société, la rotation et le contrôle des responsabilités, et je passe d’autres nombreuses aspirations et nécessités d’une réalité anarchiste souhaitée (ou en tout cas revendiquée !) par nos compagnons de lutte soient bien plus fastidieuses encore ; à commencer par ces luttes elles-mêmes…
L’état de déréliction de la fréquence de RL, voire de RL elle-même, m’apparaît comme le triste – mais impitoyable ! – reflet d’un volontarisme de pacotille, d’inconstantes et inconsistantes velléités grotesques et révoltantes face aux ambitions affichées. (À l’exception des animateurs dont tu relèves la remarquable fidélité ; gloire et honneurs leur soient ici rendus !)
La « bande sans fin du secrétariat » – bravo pour la trouvaille ! – n’est finalement que le dérisoire effet des renoncements et des résignations.
Mieux vaut une bande sans fin ou même la plus nulle des musiques que des émissions animées par des racistes.
Oui, certes, mais ce n’est pas l’un ou l’autre. Entre ces deux occurrences, il devrait y avoir la place pour des émissions qui ont quelque chose à nous dire.
Je suis bien d’accord, l’idéal serait une radio vraiment libertaire… en fait je répondais à SedGH, car depuis l’éviction d' »Intifad »a et de « La Pente du carmel », il s’est trouvé des individus pour déplorer ces disparitions avec cet argument : ça va encore faire moins d’émissions sur la grille.
Quant à cette histoire de « rivalités internes à la FA », je ne vois pas de quelles rivalités il peut être question concernant Radio libertaire.
Je souligne par ailleurs que le constat de cet article est loin d’être uniquement négatif, ce dont je le remercie, car je fais partie de ceux qui sont encore attachés à cette radio. Et dans le registre « positif », l’émission de l’ami Christophe, « C’est là que ça se passe », tous les lundis de 13 h à 14 h 30, « Etat des luttes, état des lieux, agenda de la semaine, et pas qu’en région parisienne! », une autre émission garantie « avec propos libertaires »! a – enfin ! – repris aujourd’hui.
Téléchargeable à cette adresse:
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/podcast/semaine/2019-49.html#main
« Mais il semble que le secrétaire permanent devrait gicler pour cela. Bises, Claire. »
Ben ! Si pour avoir une radio vraiment libertaire, il suffit de virer le secrétaire permanent, alors pourquoi attendre ?
C’est vraiment difficile pour les auditeurs de comprendre comment fonctionne la radio.
A Floréal : aurais-tu un ou des liens pour écouter « La Mémoire sociale » ?
Non. J’ai simplement des enregistrements d’émissions, la plupart sur cassettes (on fonctionnait comme ça à l’époque), mais j’ai bien peur qu’elles se détériorent avec le temps, si ce n’est déjà le cas.
Le racisme envers les cons ou les stals n’a jamais existé à RL, la preuve avec tous ceux qui restent et n’ont jamais manifesté la moindre solidarité avec tous les animateurs des émissions censurées par le politbureau et ses affidé(e)s.
Voir le blog de l’émission « Chronique Hebdo » :
http://chronique-hebdo.blogspot.com/
arrêtée par ses animateurs refusant Anastasie et le silence des émissions complices des inquisiteurs qui ont précipité la « débandade » sans fin de cette radio devenue liber… ticide.
En ce qui me concerne j’ai souvenir d’avoir arrêté d’écouter cette radio il y a de cela longtemps un jour que la staligaude Annie Lacroix-Riz, qui se voyait dérouler le tapis… rouge et accorder des heures d’antenne dans une émission dénommée ‘Ni maître ni dieu’, avait osé ironiser sur le… « soi-disant génocidaire Milosevic », sic.
Beuaaaaark.
Si refuser de donner la parole à des gens qui tiennent ce genre de propos (liste non exhaustive malheureusement…) :
« Gaza, le plus grand camp d’extermination de l’histoire de l’humanité » (émission « Intifada »).
Plus des visuels plus que dégueulasses, dont un tiré du site d’Alain Soral. Pour faire une émission sur la Palestine il faut être 100 % clair sur la question de l’antisémitisme, et dans ce cas on en était loin.
« Chez les youp… euh, chez les Juifs »
« Pour ces gens-là, la mort, ou du zyklon »
« Pour faire un far breton, prenez un four, un four allemand, c’est les meilleurs, et réglez sur thermostat juif » (« La Pente du carmel ») c’est de la censure « stalinienne », eh bien je suis pour la « censure stalinienne ».
Radio libertaire n’a sûrement pas été créée pour faciliter ce genre de propagande puante.
Rien à voir avec l’éviction de Jean-Jacques des « Partageux de la commune », viré au contraire pour avoir demandé des comptes à l’antenne sur les propos racistes tenus par deux invités de Riposte laïque et l’animateur de « La Philantropie de l’ouvrier charpentier ».
http://luftmenschen.over-blog.com/article-radio-courtoisie-en-direct-sur-89-4-fm-39204054.html
Sur la bande FM on le choix entre la bande sans fin de France Inter et celle de Radio libertaire, et le pire c’est que j’en arrive à préférer la première.
Réveille-toi Léo, après le Forum qui est devenu une cantine, c’est la radio qui est une radio libre de la bande « à FM ». Pourquoi je suis allé manifester pour que cette radio existe et persiste dans les années 80 ?
Manifester pour que cette radio existe dans les années 80, ça valait le coup. Avec ses défauts et ses qualités, elle a été une assez bonne radio, et ça a été une belle aventure. Personne, de cette époque, n’est responsable de ce qu’elle est devenue.
Nicolas (de l’émission « Lundi matin » et du groupe libertaire d’Ivry) a mis à jour la grille de programmation de Radio libertaire.
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/programme.html
On peut jouer au jeu des 7 ou plutôt 77 erreurs avec la grille « officielle » (« sous contrôle du secrétariat ») :
https://www.radio-libertaire.net/la-grille-de-programmation/
Une quinzaine d’émissions mentionnées sur cette grille n’existent plus, parfois depuis des années (comme « Hôtel paradoxe »). « La Pente du carmel » n’a pas disparu. Quelques émissions supplémentaires (trois ou quatre) ne sont pas mentionnées. Plus des erreurs sur les horaires, en particulier sur les émissions en alternance.
Cette grille mise à jour permet de nuancer le constat un peu trop négatif des commentaires : oui, il reste pas mal d’émissions intéressantes. Il pourrait y en avoir plus, peut-être il suffirait que le secrétariat fasse appel à contributions chez les anarchistes, FA ou non…
Faire allégeance au secrétariat comme dans une entreprise au DRH, en proposant un beau programme RL remis au goût du jour et suggérer à Ubu-roitelet de recruter du personnel FA de qualité, après avoir viré Jean-Jacques et d’autres animateurs (voir liste sur http://chronique-hebdo.blogspot.com/ ), ne manque pas de cohérence, ni de retenue.
La recension de Floréal a suscité peu de réactions de la part des animateurs « en place », sont-ils si peu passionnés par cette radio qui a perdu sa tonalité militante et libertaire ? Ou alors ne s’intéressent-ils qu’à leur émission « routinière », et veulent la protéger, n’osant pas donner leur avis, par crainte de se voir sanctionné par le politburo et son roitelet ?
Fournir une grille de programmation mise à jour me semble utile. En la comparant à celle qui figure sur le site officiel de RL, ça permet de se rendre compte du peu de respect du secrétariat radio vis-à-vis de l’auditoire, et puis ça évite à l’auditeur de tomber dans les « trous », qui sont très nombreux. Pour le reste, je suis d’accord.
Précision : on n’a pas du tout, mais vraiment pas du tout, « fait allégeance » au secrétariat en fournissant cette grille et ce podcast, puisque chacun pourra vérifier que ni cette grille ni ce podcast ne figurent sur le site officiel de Radio libertaire. (Il n’y a plus de podcast du tout sur ce site officiel.)
https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/podcast/
Démissionner par solidarité ? Pour Jean-Jacques, oui, on y a pensé. Et puis on s’est dit qu’on ne devait pas abandonner aussi facilement cette radio pour laquelle on avait tant donné, surtout Laurent qui était là aux tout débuts de la radio.
D’ailleurs l’équipe de « Chronique hebdo » n’a pas suspendu volontairement son émission en solidarité avec Jean-Jacques, mais avec l’émission « Intifada ».
https://florealanar.wordpress.com/2018/10/
Radio libertaire, ce n’est pas ceux qui la commandent, ce sont ses animateurs.
Partir ou rester à la radio ?
Pers, depuis le temps que ca dure, je pense pas que ça change quoi que ce soit à l’autoritarisme et au mépris du bureau !
Il serait quant même intéressant de savoir ce qu’en pense la Fédération anarchiste.
Déjà il y a peu d’animateurs FA et sauf exceptions les membres de la FA s’intéressent assez peu (euphémisme) à ce qui se passe à Radio libertaire. Rares sont ceux qui l’écoutent (peu ou pas de retours…) et à moins d’animer eux-mêmes une émission, aucun n’a jugé utile de s’inscrire sur la liste d’échanges interne à Radio libertaire.
Le cas de « La Pente du carmel » est si révoltant qu’il a quand même suscité des réactions : plusieurs groupes ont publié des communiqués sans attendre la prise de position du secrétariat (qui a euh… un petit peu tardé à venir, encore un euphémisme).
Comme quoi dans cette période de racisme décomplexé il reste encore des gens pour ne pas voir le rapport entre l’anarchisme et traiter les Juifs de youpins, ni banaliser la Shoah.
https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog/081119/antisemitisme-sur-radio-libertaire
https://paris-luttes.info/communique-du-groupe-la-revolte-de-12856
Le comité de rédaction du Monde libertaire n’a pas non plus attendu une hypothétique (aucune info à l’époque, ni envers les auditeurs, ni envers les animateurs…) réaction du secrétariat radio pour exprimer sa révolte et son soutien sur la page FB des « Juives et Juifs révolutionnaires ».
Toujours pour défendre la radio et ses animateurs, c’était pas marqué sur la grille puisque c’est une décision liée aux circonstances, mais l’émission « Si vis pacem » a décidé de consacrer plusieurs heures en plus de son créneau habituel aux manifs du 5 décembre, c’est là (ne cherchez pas sur le site de Radio libertaire où donc, il n’y a plus aucun podcast depuis le 15 novembre, même si bien sûr on n’aurait rien contre aider les auditeurs à télécharger des émissions en différé).
[audio src="https://www.anarchiste.info/radio/libertaire/podcast/mp3/RL-2019-12-05-18-00.mp3" /]