« Il faudra que je me souvienne »
Louis Capart
« Je ne peux pas vous écraser la tête,
je ne peux pas vous foutre mon pied dans les couilles,
mais je peux vous dire que vous êtes parfaitement méprisables »
Philippe Noiret, alias Philippe Bruneau-Tessier,
dans le film Fantôme avec chauffeur, de Gérard Oury
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L’article (1) consacré ici même aux récents remous ayant agité Radio-Libertaire (RL) ainsi que le décès de l’ami Sylvain Briant (2) ont fait resurgir certains souvenirs. Je pense vous en livrer quelques-uns, moi qui fus animateur de plusieurs émissions sur RL durant très exactement vingt années. Pour commencer, je souhaiterais vous conter la façon dont cette longue collaboration à cette station prit fin au début de l’année 2002.
Depuis 1991, j’animais, seul au micro, accompagné d’un camarade chargé de la partie technique, une émission hebdomadaire consacrée à l’Histoire, « La mémoire sociale ». Cette émission avait lieu en direct, le vendredi soir. Tout se passa bien jusqu’au mois de novembre 2001, quand je fus contacté par les amis de l’association Thank you Ferré qui avaient créé, au mois de mai précédent, le Forum Léo-Ferré, une petite salle de spectacle située à Ivry-sur-Seine. L’un des fondateurs de ce lieu, Jacky-Joël Julien, par ailleurs cofondateur, avec Gérard Caramaro et moi-même, de Radio-Libertaire, venait de mourir. Les amis de Thank you Ferré avaient alors pensé à moi pour le remplacer au poste de responsable légal de cette association. Ayant accédé à leur demande, je me devais alors de prendre pleinement part à la vie du Forum Léo-Ferré. Or, les spectacles ayant principalement lieu en fin de semaine, il me devenait impossible de mener à bien l’émission « La mémoire sociale » et mes nouvelles activités au Forum. Je demandai alors au secrétariat radio le transfert, si possible, de « La mémoire sociale » un jour de début de semaine.
Le secrétariat radio de l’époque était alors aux mains de deux personnages avec lesquels mes rapports ne furent jamais franchement fraternels : une militante du groupe parisien Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste, installée depuis huit ans déjà à ce poste (3), et, à ses côtés, un militant du groupe Henri-Poulaille, de Saint-Denis (4). Tous deux resteront à leur poste, au sein de ce secrétariat, durant de très longues années, au point de finir par penser qu’ils en étaient devenus les propriétaires, et agissant comme tels.
Ne recevant pas de réponse à l’issue d’un délai que j’estimais raisonnable, j’insistai pour savoir ce qu’il en était de ma demande. Quelques jours plus tard, je reçus un coup de fil du responsable de la programmation m’annonçant qu’il y avait un créneau disponible pour moi le lundi en fin d’après-midi. Je lui fis alors remarquer que ce créneau était occupé depuis quelque temps déjà par un camarade, Sylvain Briant, qui animait l’excellente émission « Les destinées de l’Histoire », et je lui demandai ce qu’allait alors devenir ladite émission. Il me répondit que ça ne me regardait pas (devant mon étonnement et mon insistance, il me le répétera d’ailleurs plusieurs fois), que c’était au secrétariat de décider, que la priorité allait aux émissions militantes comme la mienne. Or tout le monde savait déjà dans le microcosme de RL que l’émission en place du lundi déplaisait fortement aux deux décideurs du secrétariat radio et qu’ils avaient son animateur, Sylvain, dans le collimateur. Subodorant une basse manœuvre dont j’allais être le pion afin d’éliminer le « gêneur », je téléphonai alors à ce dernier, lui expliquant la situation et lui demandant clairement s’il en était informé. Evidemment, comme je le prévoyais, ce camarade tomba des nues, n’ayant à aucun moment été contacté par le secrétariat radio, et donc dans l’ignorance de ce qui se tramait. Nous convînmes tous deux d’attendre un peu pour voir comment la situation allait évoluer, mais je pris soin de l’assurer qu’en aucun cas j’occuperais le créneau qui était alors le sien s’il s’agissait pour le secrétariat de se débarrasser de lui. Quelque temps plus tard, Sylvain me contacta pour me dire qu’il devait se rendre la semaine suivante à la librairie Publico, siège de la radio, pour y rencontrer les deux membres du secrétariat. Je me fis alors le plaisir de lui annoncer que, s’il n’y voyait pas d’inconvénient, je l’accompagnerais volontiers.
Le jour venu, nous arrivâmes ensemble dans la librairie, et je m’empressai d’annoncer d’emblée à nos deux secrétaires qu’après discussion avec le copain animateur des « Destinées de l’Histoire », nous étions tous deux tombés d’accord pour échanger nos créneaux des lundi et vendredi. Sylvain et moi n’avons eu aucun mal à nous apercevoir illico que cet arrangement entre nous, relevant pourtant de l’autogestion à la base sans corps intermédiaire parasite, n’était pas vraiment le scénario prévu par nos chers camarades. Mais, dans l’impossibilité de faire savoir sur-le-champ à l’ami Sylvain que son émission était supprimée, faute de motif, ils ne purent faire autrement que de s’incliner. Momentanément…
Désormais appelé à être programmé le lundi, il m’était toutefois difficile de pouvoir occuper fidèlement le créneau que devaient abandonner « Les destinées de l’histoire », à cause de mes horaires de boulot d’alors. Je fis donc une nouvelle demande au secrétariat radio, qui consistait à permuter avec l’émission suivante animée par les camarades de la CNT, de façon que je puisse prendre l’antenne plus tard. En attendant, « Les destinées de l’histoire » restaient en place, et pour ma part je cessai d’animer l’émission « La mémoire sociale » du vendredi, trop occupé que j’étais par le Forum Léo-Ferré. Plusieurs semaines passèrent sans que j’obtienne la moindre réponse. Silence total. Un mois passa. Puis deux mois… Toujours rien. Ne parlons pas d’élégance, disons simplement que la simple politesse n’est pas toujours l’une des qualités premières dans les rapports militants. Je décidai alors de contacter directement les animateurs de l’émission de la CNT, afin de leur demander où en étaient les discussions avec le secrétariat radio quant à une éventuelle permutation de nos émissions respectives. Tout comme le copain des « Destinées de l’histoire » auparavant, ils tombèrent des nues. Ils n’avaient jamais entendu parler de cet arrangement possible. Plus de deux mois s’étaient donc écoulés depuis ma demande sans que nos deux « responsables » s’en soient occupés.
Je me permis alors de penser qu’il était difficile de concevoir plus d’incompétence ou de mépris volontaire de la part de militants libertaires mandatés, et je fis alors la seule chose susceptible de les faire réagir : un texte expliquant toute l’histoire, que j’envoyai sur le forum de discussion interne à RL. La réaction fut en effet immédiate, et le responsable de la programmation, atteint de mutisme sévère depuis plus de deux mois, trouva illico le temps de me passer un coup de fil. La discussion qui s’ensuivit ne fut pas des plus cordiales…
Lassé par toutes ces histoires lamentables, ces conflits permanents, la présence inchangée au fil des ans de « responsables » accrochés à leur misérable pouvoir comme la moule au rocher, je décidai alors de mettre fin à ma collaboration à RL.
Quelque temps plus tard, Sylvain Briant, le camarade animateur des « Destinées de l’Histoire », se faisait virer comme un malpropre de RL.
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(1) « Du rififi à Radio-Libertaire (où l’on reparle d’antisémitisme) ».
(2) « Salut, Sylvain ! ».
(3) Je ne peux dire exactement combien d’années cette militante est restée au secrétariat radio après ces déjà huit années de présence au moment où j’ai quitté Radio-Libertaire. Quoi qu’il en soit, il est invraisemblable, à mon sens, que l’on puisse nommer et maintenir quiconque à un même poste sur une telle durée dans une organisation anarchiste. Le risque est évidemment grand de s’y bureaucratiser, de considérer le poste occupé comme son pré carré, et pour peu qu’on ait de légères tendances à l’autoritarisme, celles-ci ne peuvent que s’aggraver.
(4) Ce militant devait à son tour demeurer une éternité au secrétariat radio, avant que sa fille prenne le relais. Cette succession n’aurait en soi rien de choquant si, bien sûr, l’« héritière » n’était pas là comme prête-nom ou sous la supervision permanente d’un papa qui ne prend pas même la peine de faire semblant de se cacher dans l’ombre de sa progéniture. C’est ce que semblent confirmer les faits, et c’est en tout cas ce que pensent nombre d’animateurs de RL, jusqu’à en amener quelques-uns, facétieux, à désigner la station sous le nom d’« Epicerie RL père et fille ». Ambiance…
(Prochain article : « Comment Mozart terrassa Spinoza »)
« C’est ce que semblent confirmer les faits, et c’est en tout cas ce que pensent nombre d’animateurs de RL, jusqu’à en amener quelques-uns, facétieux, à désigner la station sous le nom d’« Epicerie RL père et fille. »
Et les auditeurs n’en pensent pas moins !
En restant polis !
Les mêmes sont toujours aux manettes de « l’épicerie RL père en fille ». Ces derniers mois, plusieurs animateurs et animatrices ont été contraints de faire leur valise sous la menace et le chantage des mêmes boutiquiers. Lors de ces derniers événements, la solidarité et la fraternité au sein de cette communauté ont été pratiquement absentes. Celles et ceux qui ont encore le privilège de tenir un micro et qui craignent de le perdre courbent l’échine pour ne pas déplaire aux patrons de la radio et de son secrétariat qui ne font qu’usurper l’appellation libertaire.
Sur les émissions supprimées ces derniers temps, au moins pour ce qui concerne celle qui s’intitulait stupidement « Intifada », j’ai eu l’occasion d’écrire ici même que cette suppression était largement justifiée, et je le maintiens. Mais je n’ai pas très envie de recommencer le débat. Quant à la solidarité exprimée envers ceux que frappe l’autoritarisme imbécile des inamovibles « responsables », elle n’a pratiquement jamais existé, je suis bien placé pour le savoir. Mon ami Jean Verlinde et moi-même, qui avons protesté je ne sais combien de fois contre des décisions autoritaires et stupides du secrétariat radio, nous sommes toujours trouvés bien seuls dans ces moments-là.
La purge a continué à RL. Serge, et avec lui les trois émissions qu’il animait (« Ni dieu, ni maître », « La loi du marché » et sa participation aux « Chroniques syndicales »), est passé par pertes et profits.
La FA qui réunit son conclave le week-end de l’Ascension élira-t-elle un nouveau secrétariat ? Dieu seul le sait…
Animatrice à Radio libertaire, je confirme tout ce qui est développé dans l’article, en particulier sur la conception très particulière de l’autogestion. L’équipe des mandatés ne manque jamais de nous rappeler que justement Radio libertaire n’est pas du tout autogérée et qu’on n’a que le droit de fermer nos gueules.
Quant à leur conception de la communication, que ce soit avec les animateurs ou les auditeurs, elle est également très particulière, à savoir pas de communication du tout.
Sauf exception, le secrétariat ne prend pas la peine d’informer ni les animateurs ni les auditeurs de la suppression d’émissions, telles que « Le Vivre ensemble », « Sans Toit ni loi », « Ni dieu ni maître » ou plus récemment trois émissions animées par Serge. Enfin la liste serait trop longue des marques de mépris et d’indifférence de ce secrétariat tant envers les animateurs qu’envers les auditeurs : pour dire les choses plus clairement, on a l’impression d’être traités comme de la merde.
C’était déjà le cas à l’époque dont parle Floréal et je dirais qu’à l’heure actuelle c’est encore pire.
« Quelque temps plus tard, Sylvain Briant, le camarade animateur des « Destinées de l’Histoire », se faisait virer comme un malpropre de RL. »
Evidemment, comme d’habitude cette affaire a été traitée avec tout le mépris habituel. Cependant je me rappelle grosso modo que des animateurs n’ayant rien à voir avec l’équipe au pouvoir s’étaient inquiétés parce que Sylvain avait invité à plusieurs reprises Stéphane Courtois. Non que Sylvain ait été le moins du monde réac ou facho : mais, je résume, il se disait convaincu que l’histoire était « politiquement neutre » et reposait sur des éléments purement factuels, donc peu lui importait l’orientation politique de cet historien, pourvu qu’il soit très compétent dans son domaine.
Apprenant que ces invitations de Courtois faisaient le buzz sur Internet, le secrétariat a donc sommé Sylvain de s’expliquer lors d’une émission contact avec les auditeurs.
Malheureusement Sylvain s’est alors trouvé absolument seul pour se défendre face à un feu nourri de critiques d’auditeurs et d’animateurs présents dans le studio. Critiques portant non sur Sylvain mais sur Courtois, justifiées à mon avis, mais la situation donnait l’impression d’un lynchage en règle.
Je ne sais pas du tout comment s’est réglé le sort de Sylvain après cette émission contact, vu que vous vous en doutez aucune info du secrétariat n’a filtré à ce sujet.
Il me semble, mais je ne pourrais pas le jurer, qu’il a été exigé de Sylvain qu’il cesse d’inviter Courtois, et Sylvain ayant refusé, l’émission aurait été supprimée ? Ce qui est certain c’est qu’il a très mal vécu cette histoire, et que le sentiment général parmi les animateurs était que, certes, il avait eu tort d’inviter Courtois, mais que lui-même n’étant ni facho ni réac son exclusion n’était absolument pas justifiée.
Signalons quand même qu’à peu près à la même époque le mandaté qui avait exigé de Sylvain qu’il s’explique publiquement à propos de l’invitation de Courtois avait invité deux membres de Riposte laïque, qui avaient tenu des propos racistes contre les « Arabes » (sic) et les Juifs. Et bien sûr, malgré le tollé sur le Net, ce mandaté n’a, quant à lui, jamais envisagé de s’expliquer publiquement sur cette invitation.
Ce procès en sorcellerie fait à Sylvain Briant pour cause d’invitation de Stéphane Courtois était d’autant plus scandaleux que les petits copains-copines des deux PDG du secrétariat radio de l’époque n’étaient nullement ennuyés lorsqu’ils invitaient des staliniens pur jus au micro de RL, qui réécrivaient l’histoire à leur sauce infecte sans être contestés par leurs hôtes.
Et puis, pour la petite histoire, là encore il y avait deux poids-deux mesures. Car moi aussi j’ai invité à la radio, pour l’émission « La mémoire sociale », deux des rédacteurs du « Livre noir du communisme » sans que le secrétariat radio vienne me chercher des poux dans la tête.
Je suis étonné de ce cumul de temps autour d’un mandat sans qu’un renouvellement par d’autres personnes devienne obligatoire. Qu’attendre d’autre sinon l’installation à la clef d’une bureaucratie voire de petits potentats ? Entre nous, tout ceci fait assez petit bras. Encore y aurait-il une voiture ou un appart de fonction… On retrouve ces ridicules postures partout dans la sphère militante, j’en vois de ma fenêtre provinciale. D’ailleurs, on finit par s’amuser de l’aspect dérisoire de tout cela à mesure que l’on s’en éloigne. Cela dit, je reconnais pour ma part avoir largement navigué au large à l’époque où j’animais une émission. Passer pour un gentil couillon aux yeux de certain est une volupté de fin gourmet, pour paraphraser Courteline, et cela permet de s’acheter une certaine tranquillité. J’en suis encore adepte, ce qui ne semble pas le cas de Floréal qui ressent encore mal les événements. C’est compréhensible.
En tout cas, on a le net sentiment d’un malaise actuel à propos de la radio, au point que, l’évoquant, certains de mes interlocuteurs s’étonnaient qu’elle existât toujours. Peut-être faut-il remonter la source de ces problèmes jusqu’aux congrès de la FA. Je suis peu qualifié pour en causer, mais est-ce que le secrétariat est toujours nommé par ce congrès annuel ? Comment est considérée la Radio par les militants qui y assistent ? L’outil pouvait paraître négligeable tant qu’il diffusait sur Paris (encore que l’audience à Paris était importante…), mais il est audible désormais dans le monde entier grâce au Net. Pourtant, il semble que rien ne bouge. On a l’impression en somme que le secrétariat est renouvelé parce que tout le monde s’en fout et qu’aucun des militants chargés de ces nominations ne se préoccupe réellement de ce qui s’y passe. Bref, tout le monde s’en cogne. Ce désintérêt ne date pas d’hier, mais s’est-il pérennisé ? Si c’est le cas, le mystère de la reconduction de ces personnes est éclairci.
Yves (à la radio de 1982 à 2000)
Il y aurait beaucoup à dire sur les comportements que l’existence de cette radio au sein du mouvement libertaire a entraînés chez ses animateurs et chez les militants de la FA. Peut-être en parlerai-je un jour… En tout cas, pour résumer, si l’on excepte la période euphorique des tout débuts et les deux premières années d’existence de la radio où il fallut se battre en permanence pour la maintenir en vie face aux coups que lui assénait l’Etat, on peut dire que l’indifférence et le peu d’intérêt pour le collectif ont toujours été dominants. Si la bureaucratisation et l’autoritarisme du secrétariat radio peuvent être reprochés à ceux qui l’ont pris en main durant de longues années, cette indifférence de nombre d’animateurs, la lâcheté de certains d’entre eux, et surtout l’invraisemblable attitude des adhérents FA sont tout autant responsables de cette ubuesque situation.
En effet la FA ne s’est jamais beaucoup intéressée à Radio libertaire et c’est encore pire aujourd’hui : une minorité d’animateurs font partie de la FA et rares sont les retours d’auditeurs faisant partie de la FA.
Quant à la façon dont sont « élus » les mandatés… Il est arrivé que d’autres personnes se proposent, mais il aurait fallu remplacer tous les mandatés d’un coup, car comment travailler avec des collègues hostiles ?
Lors d’un congrès il y a eu opposition sur une des mandatées, en réaction les partisans de cette mandatée se sont opposés aux autres candidats, résultat : pas de mandaté pour ce poste. Après le congrès les trois autres mandatés ont tout simplement… coopté la mandatée sortante !
Moi aussi je me suis déjà sentie bien seule face au secrétariat. Il y en a quand même quelques-uns qui ouvrent leur gueule, mais c’est peine perdue.
Alors pourquoi continuer sur cette radio dans ces conditions ? Parce qu’on a tellement donné pour Radio libertaire, on n’a pas envie de leur laisser le terrain. S’il reste un seul espoir qu’un jour elle soit vraiment autogérée, à l’image des idées, de l’esprit qui l’ont fait naître, on ne veut pas baisser les bras, se dire qu’on a fait tout ça pour ça ? Et aussi parce qu’il reste à Radio libertaire des émissions, des animateurs qui en valent la peine. Et des auditeurs qu’on estime, qui nous font confiance, avec lesquels on a eu l’occasion d’avoir des échanges enrichissants.
La situation n’a donc pas bougé après toutes ces années. Déjà, empêcher qu’un ancien membre du secrétariat se représente avant un certain temps (par exemple, celui qui permettrait le renouvellement complet d’un bureau) serait une règle appréciable. D’autre part, il est tout de même étonnant que les principes de l’autogestion soient si mal appliqués, si jamais il existe des velléités dans ce sens, ce dont je doute à votre évocation à tous deux, Louise et Floréal. Que faire ? Rédiger une pétition auprès du congrès de la FA qui regrouperait auditeurs, anciens et actuels animateurs pour amorcer un débat ? On a ma signature. Cela servira-t-il ? Si la FA se comporte en forteresse assiégée en refusant d’écouter les voix extérieures, cela risque d’être difficile pour ceux qui sont à l’intérieur et que nous soutenons. Cela étant dit, est-il nécessaire d’envisager la continuation de cette radio ? Après tout, les outils existent pour fabriquer à peu de frais des émissions avec la même exigence technique qui restent — il faut bien le reconnaître pour certaines plages horaires — très rustiques, pour ne pas dire autre chose. Certes, le postulat d’une webradio supprimerait les joies du direct (et les « euh » et les « eh ben »), mais échapperait également au contrôle de potentats. On peut créer une émission dans son burlingue et le podcaster comme on veut et ne plus s’intégrer dans un outil de diffusion qui est méprisé par ceux qui sont censés présider à son existence, à savoir ce fameux congrès. Cela existe ailleurs et la voix libertaire ne passe peut-être plus par cet outil, trop sensible à la bureaucratie. Qu’on ne s’y trompe pas, j’aimerais que la radio continue — je suis un sentimental — mais je ne vois pas l’intérêt de flatter ce que l’on est forcé d’appeler « un noyautage ». Pour conclure, faut tout de même être une sacrée baltringue pour vouloir être chef dans une organisation libertaire !
Merci Floréal pour toutes ces explications, auxquelles il faudrait rajouter l’éviction de Jean-Jacques, animateur des émissions « Ni maître ni dieux » du dimanche matin et des « Partageux » du lundi midi, qui s’était battu contre le secrétariat pour le passage de Riposte laïque (deux fois) dans « La philanthropie de l’ouvrier charpentier ». J’avais fabriqué un émetteur pour diffuser RL dans le 04 entre 2006 et 2010 sur 107.4 MHz, j’ai arrêté à cause de cette triste histoire… Et ça continue à priori : http://chronique-hebdo.blogspot.com/