Je dédie le texte ci-dessous à ceux des camarades de la Fédération anarchiste qui approuvent le communiqué émis par son secrétariat aux relations extérieures après les attaques survenues au début de ce mois contre la librairie Publico, à Paris. J’ose espérer qu’il en est d’autres que ce communiqué aura révulsé.
Il s’agit de la circulaire émise en mai 1937 par Jean Zay, alors ministre de l’Education nationale. Elle faisait suite à une première circulaire, émise en décembre 1936, portant sur le prosélytisme politique au sein des établissements scolaires. Elle apprendra aux militants ignorants et à ceux qui font peu de cas des principes anarchistes et de la mémoire sociale ce que sont les bases fondamentales d’une laïcité aujourd’hui menacée par les assauts répétés du fanatisme religieux.
Afin d’éviter les commentaires un peu neuneus de certains suiveurs, je précise que cette publication, outre son utilité sur le plan historique, n’a évidemment pas pour but de réhabiliter la fonction de ministre, mais de montrer que bien des rebelles patentés peuvent à l’occasion se montrer plus rétrogrades que des politiciens de métier.
Pour mémoire, je rappelle que Jean Zay, ardent défenseur de la nécessité de maintenir l’enseignement public à l’abri des propagandes religieuses, fut assassiné par la Milice, organisation d’extrême droite, en juin 1944.
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Circulaire du 15 mai 1937
Monsieur le Recteur,
Ma circulaire du 31 décembre 1936 a attiré l’attention de l’administration et des chefs d’établissement sur la nécessité de maintenir l’enseignement public de tous les degrés à l’abri des propagandes politiques. Il va de soi que les mêmes prescriptions s’appliquent aux propagandes confessionnelles. L’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d’y veiller avec une fermeté sans défaillance.
Merci !