Le collectif cubain Justicia 11J, créé au lendemain des manifestations du 11 juillet 2021 sur tout le territoire cubain, protestations suivies d’une répression féroce, a fait paraître ce communiqué, signé par divers organismes de défense des droits humains les plus élémentaires, toujours interdits par le régime castro-communiste.
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Dans le cadre de la Journée des droits humains et de la célébration du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains, nous exprimons notre profonde inquiétude quant au fait que des défenseurs des droits humains, des journalistes et des artistes continuent d’être détenus arbitrairement et harcelés à Cuba.
Bien que l’Etat cubain nie devant les instances internationales qu’il y ait des personnes privées de liberté dans le pays pour des raisons politiques ou pour leur travail en matière de défense des droits humains, nous continuons à documenter des cas de détention arbitraire, de harcèlement et même de torture et de mauvais traitements à l’encontre de défenseurs des droits humains qui se trouvent actuellement en prison.
En particulier, nous sommes profondément indignés par le fait que, le 19 novembre, Luis Barrios Díaz, âgé de 37 ans, soit décédé à la prison 1580 de La Havane par manque de soins médicaux, alors qu’il purgeait une peine de six ans d’emprisonnement pour avoir participé aux manifestations du 11 juillet 2021.
Le cas de Luis illustre parfaitement la question des décès en détention qui ne font l’objet d’aucune enquête de la part de l’État et qui sont au contraire dissimulés. Pour la seule année 2023, douze décès de personnes privées de liberté dans des centres de détention ont été documentés. Face à cette grave situation, le Comité des Nations unies contre la torture ainsi que la communauté internationale dans le cadre de l’examen périodique universel ont appelé l’État cubain à ratifier le protocole facultatif de la Convention contre la torture, qui vise à établir un système de visites régulières par des organismes internationaux et nationaux indépendants dans les lieux où des personnes sont privées de liberté, afin de prévenir la torture et les mauvais traitements.
En outre, dans le cadre du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains et conformément aux recommandations émises par le Comité contre la torture et le mécanisme d’examen périodique universel, nous appelons l’État cubain à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les défenseurs des droits humains, les journalistes, les artistes et leurs familles contre les menaces, le harcèlement et les ingérences indues dans l’exercice de leurs droits à la liberté d’opinion, d’expression, de défense des droits humains et d’association. L’État cubain doit également veiller à ce que ces délits fassent l’objet d’enquêtes rapides, indépendantes et approfondies, en particulier en ce qui concerne les accusations de recours excessif à la force et aux mauvais traitements par des agents de l’État à la suite des manifestations du 11 juillet 2021.
Il est urgent que Cuba respecte ses obligations internationales en matière de droits humains, éradique et interdise la torture et garantisse à la population un environnement sûr et propice à la défense des droits humains, à la liberté d’expression et au droit d’association.
Organisations signataires :
Organización Mundial Contra la Tortura
Instituto sobre Raza, Igualdad y Derechos Humanos
Cubalex
Justicia 11J
Centro de Documentación de Prisiones Cubanas
Artículo 19
Centre for Civil and Political Rights (CCPR)
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Traduction : Floréal Melgar.
Lien d’origine : https://justicia11j.org/la-defensa-de-derechos-humanos-en-cuba-sigue-bajo-asedio/
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