Le 9 mars 2023, on dénombrait 27 féminicides depuis le début de l’année en France, pays de 68 millions d’habitants.
C’est précisément le 9 mars que Elaidy Alonso Arbolaez, une Cubaine de 27 ans, mère d’une fillette de 7 ans et d’un bébé de quelques mois, a été assassinée dans la ville de Trinidad (province de Sancti Spíritus) par un homme qui la harcelait, profitant du séjour en prison de son mari, et qui, devant le refus de cette jeune femme de céder à ses avances, l’a poignardée de quatre coups de couteau.
Avec cet assassinat, cela porte à 18 le nombre de féminicides enregistrés à Cuba (pays de 11 millions d’habitants) depuis le début de l’année.
Sur les sites cubains où s’expriment les journalistes indépendants, le très grave problème des féminicides fait désormais partie des thèmes régulièrement évoqués, tant leur nombre connaît une inquiétante progression.
Cela fait plusieurs années que cette presse indépendante et des organisations de la société civile mettent l’accent sur cette question, dans le même temps où le régime cubain observait jusque-là un silence quasi complet, seulement interrompu par les déclarations mensongères et triomphalistes de Mariela Castro, fille du dictateur Raúl Castro et directrice du très officiel Centre national d’éducation sexuelle (CENESEX). Cette dame affirmait sans vergogne, en novembre 2020, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre la femme, que Cuba était « à l’avant-garde de la lutte internationale pour la non-violence de genre ».
Cette année-là, les plateformes féminines et autres observatoires de genre de la société civile indépendante avaient répertoriés 32 victimes de la violence machiste. Mariela Castro avait déjà asséné, en 2015, cette affirmation tenant peu compte de la réalité mais relevant de la pure propagande : « Nous n’avons pas, par exemple, de féminicides. Car Cuba n’est pas un pays violent, et cela est un effet de la révolution. »
La presse étatique, seule autorisée à paraître sur l’île, a reconnu (en février dernier !) qu’il n’existe pas sur le sujet de statistiques officielles, ni de protocoles et de programmes effectifs. Seul le travail effectué par les organisations regroupant des femmes de la société civile cubaine, relayées par la presse indépendante, ont permis de savoir que 36 féminicides ont été commis en 2021 et 34 en 2022. Pour 2023, on en est à 18, en deux mois et demi, ce qui laisse craindre une forte augmentation.
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