Aujourd’hui : Sulmira Martínez Pérez
« Pour ceux qui disent que celui qui pousse ne prend pas de coups : je prévois une manifestation dans la rue, pas derrière un écran. »
« Nous avons besoin d’organisation… faites passer le mot ! Planifions un autre 11 juillet. »
Pour avoir rédigé, sous le pseudonyme de Salem de Cuba, les deux phrases ci-dessus sur une page du réseau social Facebook, Sulmira Martínez Pérez, une jeune femme de 21 ans, a été arrêtée, le 10 janvier dernier, et demeure détenue depuis plus d’un mois maintenant à Villa Marista, le nom du siège de la Sécurité d’Etat (la police politique) de Cuba. La mère de la jeune femme a fait savoir que l’appartement de sa fille a été perquisitionné et que la police a saisi son ordinateur, trois téléphones portables, des cartes de crédit ainsi qu’une petite caméra, et coupé la liaison internet. Ils l’ont informée que sa fille était poursuivie pour « propagande contre l’ordre constitutionnel ».
Le nouveau Code pénal cubain, approuvé en 2022 et entré en vigueur en décembre dernier, précise désormais, dans son article 143 visant les défenseurs des droits humains et plus globalement les activistes et contestataires du régime sur les réseaux sociaux, que ceux-ci encourent désormais une peine de quatre à dix ans d’emprisonnement, ce qu’a confirmé l’avocat contacté par la mère de la jeune femme. Jusqu’à présent, les forces de répression utilisaient le décret-loi 370, entré en vigueur en 2019, pour infliger de fortes amendes ou inciter les gêneurs à quitter le pays.
Si l’utilisation de l’article 143 du nouveau Code pénal devait être retenue contre Sulmira Martínez Pérez, ce serait sans doute là le premier cas appliqué contre une personne ayant émis des critiques contre le régime dictatorial cubain sur les réseaux sociaux. A suivre donc…
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