S’il fallait qu’un scénariste se lance dans une série sur les misérables magouilles des gens de pouvoir au sein d’une organisation politique, les divers épisodes de la vie de Radio-Libertaire depuis quelques années lui offriraient une source inépuisable d’inspiration. Dernier épisode en date.
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Cela fait maintenant pour le moins vingt-cinq ans que Philippe Raulin campe au secrétariat de Radio-Libertaire (RL), dont il a fait sa propriété privée dans une indifférence stupéfiante d’une grande partie des adhérents de la Fédération anarchiste (FA). Certes, il n’a pas toujours été officiellement membre dudit secrétariat, mais a toujours veillé à y placer ses pions apprivoisés et ainsi garder la main sur l’outil.
Lors d’une assemblée des animateurs de RL, l’un des secrétaires s’étant plaint de n’avoir pas été informé du renvoi de certaines émissions s’était vu rembarrer sèchement par cette remarque : « Toi, n’oublie pas que tu n’es qu’un prête-nom ! » Parmi ces « hommes » de paille figura un temps sa propre fille, prénommée Camille, qui se distingua par son incompétence et une stricte fidélité à son papa. Certains animateurs peu respectueux de l’Autorité ne désignaient plus alors RL que sous l’appellation « Epicerie Raulin père et fille ». Je me souviens pour ma part que deux copains rencontrés par hasard dans le métro parisien m’avaient raconté en rigolant que des réponses à des messages envoyés à la fille, alors secrétaire à la programmation, leur parvenaient via l’adresse mail du père.
En 2019, cette prometteuse Camille fut nommée au poste de secrétaire générale de la FA… pour disparaître aussitôt, sans fournir la moindre explication, ni orale ni écrite. Le milieu militant ne s’est certes jamais véritablement distingué par une grande élégance. Mais là, foutre ainsi le camp sans un mot au lendemain même de sa nomination, c’était aller très loin en matière de mépris souverain vis-à-vis d’une organisation qui l’avait placée à ce poste.
Bye bye Camille, donc, dont tout le monde (ou presque) était sans nouvelles… jusqu’à ce samedi 9 octobre 2021 où se tenait, au siège de la FA, à Paris, une réunion interne des mandatés. Et là, surprise !, les militants présents, dont certains effarés, apprenaient que les trois membres de l’actuel secrétariat radio avaient décidé d’y intégrer… Camille, qui jouait l’arlésienne depuis plus de deux ans, et cela pour occuper le poste vacant de secrétaire à la programmation, sans passer par le congrès qui seul est habilité à désigner les mandatés, selon les principes de base de la FA. Mais les principes, notre vaillant trio ne va pas s’emmerder avec ça ! Quoi de plus savoureux que la tambouille en famille ?!
Que les trois secrétaires de RL, après qu’il a été fait barrage à des militants bien réels lors du dernier et récent congrès de la FA, décident de faire appel à cette fantômette bien dressée, qui s’est comportée d’une façon si désinvolte, que nul n’a revue depuis plus de deux ans et qui théoriquement n’est même plus adhérente FA puisque n’ayant pas payé de cotisations depuis belle lurette ; que la personne en question puisse se prêter à cette combine ; tout cela en dit long sur l’idée que se font ces quatre personnages de la morale de comportement, de l’éthique, qui paraît-il est la colonne vertébrale de la philosophie anarchiste.
Aaaargh ! Je ne sais pas qui est (qui sont ?) tes informateurs mais c’est ahurissant de la part de quelqu’un qui en principe ne fait partie ni de Radio libertaire ni de la FA. Impossible que cet article soit l’objet d’une plainte en diffamation : tout est vrai, il n’y a même pas l’ombre d’une approximation !
La seule critique qu’on pourrait faire c’est que le tableau n’est pas complet. C’est encore bien pire que ça.
J’ai passé quelques décennies à la FA et à RL, suffisamment de temps, donc, pour m’y faire des amis. D’autres m’ont contacté depuis que j’ai quitté tout ça. Pas mal d’entre eux voient bien que c’est verrouillé de l’intérieur. Ils se confient…
C’est dit et bien dit !
Cette organisation ne peut plus prétendre être pour les anarchistes en gardant des escrocs pareils !
Car la radio n’est qu’un exemple du dysfonctionnement de la FA.
Il y a donc les chefs (et ceux qui les soutiennent), ceux qui s’en cognent, ceux qui obéissent, et ceux que ça fait marrer. Pas étonnant que ça dure depuis si longtemps…
Demande-leur à tes copains, quand des moins trouillards qu’eux se font virer juste pour avoir critiqué le chef, si ça les fait marrer aussi ? Et si c’est pour déconner qu’ils disent aux auditeurs que Libertaire est la radio sans dieu ni maître ?
Que dire ? Patrimonialisation du pouvoir ou népotisme familial ?
Le syndrome de Corée du Nord ! 🙂
Faut pas exagérer, les « rebelles » ne risqueraient ni la mort ni la prison.
Il leur suffirait de s’opposer lors des congrès.
Lors du dernier congrès, si ne serait-ce que quelques voix « courageuses » (car en réalité quel était le risque ?) avaient appuyé les nouvelles candidatures, exigé des explications sur le prétexte invoqué pour s’accrocher au pouvoir (le passage à la RNT : pourquoi était-il nécessaire ? Pourquoi était-il nécessaire d’être encore une fois mandaté pour initier de nouveaux secrétaires ? En quoi le passage à la RNT concernait-il le mandat de programmation ?) la relève aurait pu être enfin assurée. Les nouveaux candidats étaient pourtant pleins de projets pour redynamiser Radio libertaire et en (re)faire un précieux outil pour faire connaître les idées anarchistes.
Euh… c’est quoi la RNT ?
La Radio Numérique Terrestre.
https://www.largus.fr/actualite-automobile/la-radio-numerique-dab-bientot-generalisee-en-france-10456402.html
D’ac !
Merci.
Le problème est que le petit jeu « tu t’opposes, donc je m’oppose », dans lequel la clique de politiciens du secrétariat radio est prête à se lancer, débouche sur le blocage. C’est à l’honneur de ceux auxquels cette clique s’est opposée de n’être pas entrée dans ce jeu-là. Il faudrait que l’ensemble de la FA sorte de sa torpeur.
Cela en dit long sur les magouilles et autres opérations d’infiltrations qui ne datent pas d’aujourd’hui au sein d’une organisation dont les militants(es) brillent par leur léthargie. Vous avez dit anarchisme ?