L’Observatoire cubain des droits de l’homme (OCDH) a enregistré à ce jour 757 détenus depuis les manifestations du 11 juillet dans des dizaines de villes de l’île. Lors d’une conférence de presse, le directeur de l’organisation basée à Madrid, Alejandro González Raga, a déclaré que parmi les personnes arrêtées treize sont des mineurs.
Pour l’Observatoire, il est difficile d’accepter le chiffre d’un seul mort au cours des émeutes, le seul reconnu par le régime, « essentiellement parce qu’il provient d’un gouvernement qui n’a jamais rien accepté dans le sens d’une clarification des faits », qui a recours à l’argument de « l’ingérence dans les affaires intérieures de l’île » et qui « considère que toute personne qui s’oppose à lui entre dans une sous-catégorie d’êtres humains » contre laquelle « tout type de violence peut être utilisé ».
Les demandes des manifestants pacifiques de dimanche, a déclaré M. González Raga, « sont des droits inaliénables » qui devraient non seulement être reconnus mais garantis par le gouvernement cubain. Au lieu de cela, poursuit-il, le régime a ordonné « une chasse » aux personnes qui avaient participé aux manifestations, en utilisant « tous les instruments disponibles dans son large inventaire d’articles répressifs ».
Le nombre de détenus – 601 hommes et 156 femmes – a été recueilli « au milieu de coupures des réseaux téléphonique et internet » et de « campagnes d’intimidation », a déclaré l’organisation.
Le directeur de l’OCDH a concédé que dans certains endroits, il y avait des « épisodes de désordre public* ». Selon les informations de l’organisation, tous ceux qui ont été jugés ont été inculpés de « troubles à l’ordre public », condamnés à un an de prison ou reclus à leur domicile en attendant leur procès.
Certaines des personnes arrêtées sont également poursuivies pour « transmission d’épidémies », alors que, dénonce l’Observatoire, le gouvernement a lui-même appelé ses partisans à participer à des contre-marches qui ne diffèrent en rien de celles qui ont eu lieu le 11 juillet.
Le fait de ne pas informer les proches de la destination des détenus relève, selon M. González Raga, de la « disparition forcée » – dénoncée par l’ONU la semaine dernière –, de la « détention arbitraire » et de la « torture ».
D’après le site « 14yMedio »
(Traduction Floréal Melgar)
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* [Note du traducteur] Il existe à Cuba des boutiques où l’on peut acheter en monnaie librement convertible (MLC). Concrètement : en dollars. Ces boutiques sont les seules, sur l’île, à être bien achalandées, mais totalement inaccessibles à la population modeste, ce qui fait énormément de monde. En quelques endroits, très peu, ce sont ces boutiques qui ont été vandalisées et débarrassées des produits alimentaires dont manque cruellement la population. Ce n’est pas ici que nous blâmerons les manifestants.
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