Maintenant que le dauphin est installé sur le trône de France, les échanges discourtois, l’invective, où la volonté de blesser, d’humilier et de salir a nettement dominé celle de convaincre, vont peut-être pouvoir cesser, encore qu’une campagne législative s’annonce, guère de nature à calmer les esprits. Il nous faudra donc patienter encore un peu avant d’être libérés du discours électoral et de ses savants stratèges.
Il y a évidemment bien des gens dont la vie, le parcours, les engagements, témoignent de leur combat permanent et de leur attachement à voir naître une société libre, égalitaire et fraternelle, et qui, lors de cette élection présidentielle, se sont abstenus ou ont voté blanc. Leur seul « tort » est précisément de ne pas étaler leur vie sur les réseaux sociaux. Cela leur aurait peut-être épargné quelques injures et calomnies, mais rien n’est moins sûr. Car rien n’y fait en ces périodes où toute raison, où tout sens de la nuance, aussi tout attachement à une décence commune disparaissent bel et bien. Le temps d’une campagne électorale, tout s’efface, et il leur aura fallu malgré cela supporter ces assimilations stupides, et parfois même franchement dégueulasses, les ramenant au rang de complices du fascisme, quand bien même cette vie, ce parcours, ces engagements bien réels n’ont rien à voir avec ces postures ridicules que prennent le plus souvent nombre d’antifascistes de tapis de souris, de résistants d’isoloir d’un jour.
Leurs accusateurs ont voté Macron et l’ont proclamé haut et fort, ce qui est hautement héroïque, j’en conviens. Cependant, même si je peux bien sûr me tromper, je ne pense pas que les réseaux sociaux puissent être comparés au maquis du Vercors en 1943, ni le fait de se rendre au bureau de vote assimilable au Débarquement de Normandie. Un poil d’humilité serait donc bienvenu de la part de ceux-là qui pensent avoir reconstitué « l’armée des ombres ». Dans le rôle, Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret et quelques autres avaient davantage de talent, et sans doute même de modestie.
Après la résistance, bientôt la libération
8 Mai 2017 par Floréal
« Emmanuel Macron dans la ligne du général de Gaulle. » Yves de Gaulle, 8 mai 2017…
Entièrement d’accord Floréal.