Depuis la création du prix Jacques-Douai, en 2007, j’ai le grand plaisir de faire partie, au côté des auteurs compositeurs et/ou interprètes Jacques Bertin, Anne Sylvestre, Francesca Solleville, Michèle Bernard, Jean Sommer, ainsi que de diverses personnes liées au monde de la chanson non crétinisante, Didier Desmas, Philippe Geoffroy, Pierre Jobin, Jean Dufour, Hélène Mathieu, Jean-Claude Mézière, des journalistes spécialisés Jacques Bonnadier, Jacques Vassal et Martin Pénet, du jury chargé chaque année, au mois de juin, d’en désigner le lauréat, et cela dans une ambiance on ne peut plus chaleureuse et amicale.
Ce prix, qui depuis sa création a été remis à ses lauréats lors du festival estival « Chanson de parole » de Barjac (Gard), « distingue un artiste, une personnalité ou une structure qui, par son action ou son œuvre artistique, fait vivre la chanson poétique francophone, le répertoire et les idéaux que Jacques Douai a portés toute sa vie : célébration de l’art de la chanson, respect et souci d’élévation du public, émancipation par la culture et l’éducation populaire ». Autant dire qu’il s’agit d’une sorte de petit maquis résistant contre le rouleau-compresseur de la connerie connu sous le nom de show-biz.
Les lauréats ont été : Gérard Pierron (2007), Rémo Gary (2008), Hélène Martin et Philippe Forcioli (2009), Véronique Pestel (2010). L’attribution de ce prix leur a permis d’intégrer le jury.
Jacques Douai, de son vrai nom Gaston Tanchon (Douai, 1920-Paris, 2004), a chanté Jacques Prévert, Louis Aragon, René-Guy Cadou, Luc Bérimont, Léo Ferré, Charles Trenet, Max Jacob, Georges Brassens, Jacques Brel, Chrétien de Troyes, Rutebeuf, François Villon, et le folklore français. Lauréat du prix de l’académie Charles-Cros à plusieurs reprises (1955, 1962, 1968), il lança un hélas éphémère Théâtre national de la chanson. Son intégrité, son courage et son indépendance artistique en ont fait un modèle.
On lira avec profit Jacques Douai de Luc Bérimont et Marie-Hélène Fraïssé (Seghers, collection « Poètes d’aujourd’hui », 1974) ainsi que Jacques Douai, l’art et le partage, de Jean Dufour (éditions Le Bord de l’eau, 2008).
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