Bigard se serait-il invité dans les colonnes du Monde libertaire gratuit ? On serait tenté de le penser à la lecture d’une brève notice parue dans le n° 19 du 25 octobre dernier.
Christine Boutin s’y trouve assimilée à une prostituée pour avoir touché 680 000 euros, versés par l’UMP, en échange de son retrait de la course à la dernière présidentielle. Le recours plus ou moins pertinent à cette comparaison entre le monde de la politique et celui de la prostitution n’est pas nouveau au sein du mouvement libertaire. Mais cette fois le spirituel rédacteur a tenu à y ajouter cette touche de vulgarité beaufière très en vogue parmi les amuseurs publics qui pullulent aujourd’hui sur les ondes radio et chaînes télé : « Vu la tronche de la bagasse, tout de même, ça fait cher la passe », écrit-il. On se croirait au Café des Sports, un dimanche matin, à l’heure du tiercé et de l’apéro…
Ce qui est dommage, c’est que l’auteur de cette brève ne nous dise pas pour quelle femme politique cette même somme n’eût pas été considérée par lui comme excessive compte tenu de sa « tronche ». La corruption d’une candidate au suffrage universel considérée comme plus ou moins aggravée en fonction de son physique, voilà décidément qui est nouveau !
Ce n’est pas le fameux « Sois belle et tais-toi » qui dérange le couillu rédacteur du ML gratuit. Non, c’est que Mme Boutin puisse penser que ce précepte pourrait la concerner.
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PS : on lira en revanche avec profit, dans la même page, les articles de Pascal, animateur de l’émission « Ras-les-murs » sur Radio-Libertaire, consacré à la politique carcérale, et de Philippe Pelletier sur Elisée Reclus.
Peu importe l’inacceptable du propos d’un point de vue libertaire ou même simplement humain, c’est l’occasion de lâcher la bête qui fait ce type de militantisme. Puisque la cible est bonne, agresser, blesser, salir, mais surtout cracher et éructer, même en offensant au passage toutes les femmes, est une occasion à ne pas laisser passer ; la cause est bonne et on aurait tort de se gêner. On n’est pas des pédés, merde alors !
Je savais bien que dans mon petit papier « Là, belle est la bête » (voir plus bas) il manquait un exemple ; je n’avais pas osé. Voilà que les intéressés ont rectifié d’eux-mêmes. Bravo et merci à eux.
Jean-V.