J’apprends avec tristesse la mort d’Henri Gougaud.
Nous l’avons bien connu à Radio-Libertaire, qu’il a soutenue dans les moments difficiles et au micro de laquelle il a animé une émission durant plusieurs mois.
Salut l’artiste !
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Reporters sans frontières vient de publier son rapport annuel sur la liberté de la presse.
Cuba, ce pays dont le régime politique fait l’admiration de Mélenchon et de ses partisans, devenus ces jours-ci très sensibles à la question de la liberté d’expression, se classe à la 168e place sur 180 pays répertoriés.
Quant à la Palestine, puisqu’il en est pas mal question en ce moment, on la trouve au 157e rang mondial, ce qui devrait émouvoir, à n’en pas douter, tout ce beau monde ainsi que les charmants bambins de Sciences po.
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Le 18 août 2022, excédés par les coupures de courant incessantes – jusqu’à parfois dix-huit heures par jour – et les pénuries alimentaires, les habitants de Nuevitas, dans la province cubaine de Camagüey, manifestaient dans les rues de la ville aux cris de « Le peuple est fatigué ! » « De la nourriture et du courant ! », bien vite suivis par « Liberté ! » et « La patrie et la vie ! » (« Patria y Vida »!), le slogan devenu commun à toutes les protestations de rue, par opposition au slogan officiel du régime, « La patrie ou la mort ! ».
Plusieurs manifestants furent arrêtés le jour même et le lendemain la ville de Nuevitas se trouvait entièrement militarisée, empêchant par là même que les manifestations se poursuivent.
Les personnes arrêtées sont passées devant le tribunal provincial de Camagüey, et les sentences viennent de tomber, confirmant que le régime castriste ne connaît qu’une réponse au mécontentement de la population cubaine : la répression la plus dure, comme celle qui a frappé les nombreux condamnés après les manifestations d’ampleur de juillet 2021 dans toute l’île.
La peine la plus lourde a été infligée à Mayelín Rodríguez Prado, une jeune femme de 21 ans au moment des faits, à qui le tribunal reprochait d’avoir informé du déroulement de la manifestation sur le réseau social Facebook. Cela lui vaut d’être condamnée à 15 ans de prison pour « propagande ennemie continue » et « sédition ». José Armando Torrente Muñoz a pour sa part été condamné à 14 ans de prison pour « sédition » et « résistance ».
Jimmy Jhonson Agosto et Ediolvis Marin Mora ont écopé de 13 ans de prison pour « sédition » et « sabotage ». Lisdan Cabrera Batista, 11 ans de prison pour « sédition » et « autres actes contre la Sécurité d’Etat ». Davier Leyva Vélez, Keiler Velázquez Medina, Menkel de Jesús Menéndez Vargas, Frank Alberto Carreón Suárez et Lázaro Alejandro Pérez Agosto sont condamnés à 10 ans d’incarcération pour « sédition », le délit par excellence retenu par le régime cubain qui en a largement usé contre les manifestants du 11 juillet 2021. Enfin, Yennis Artola del Sol devra passer les huit prochaines années de sa vie en prison pour « propagande ennemie à caractère continu », et Wilker Álvarez Ramírez quatre ans.
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Franco, l’hacienda est tienne
et la maison et le cheval et le fusil
L’antique voix de la terre est mienne
Tu as tout pris
et me laisse nu et errant par le monde…
mais je te laisse muet… muet !…
Comment vas-tu récolter le blé
et nourrir le feu
si j’emporte avec moi la chanson ?
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« Ma raison sombre et se meurt / Et je t’attends »
(Charles Aznavour, « Je t’attends »)
– Les Indiens attendent Kalki depuis 3700 ans.
– Les bouddhistes attendent Maitreya depuis 2600 ans.
– Les Juifs attendent le Messie depuis 2500 ans.
– Les chrétiens attendent Jésus depuis 2000 ans.
– La Sunna attend le prophète Issa depuis 1400 ans.
– Les musulmans attendent un messie de la lignée de Mahomet depuis 1300 ans.
– Les chiites attendent Mandi depuis 1080 ans.
– Les Druzes attendent Hamza Ibn Ali depuis 1000 ans.
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Cette courte vidéo expose la situation actuelle des droits humains à Cuba.
S’y succèdent les photos de quelques prisonniers politiques, pour la plupart arrêtés et lourdement condamnés pour leur participation aux manifestations qui ont eu lieu dans toute l’île en juillet 2021.
– 1067 prisonniers politiques.
– 113 femmes et deux transsexuels.
– 30 jeunes gens mineurs.
– Une moyenne de 14 nouveaux prisonniers politiques par mois.
– Cuba se situe au deuxième rang mondial en ce qui concerne le taux d’incarcération par rapport à sa population globale.
– 11.000 cas de condamnation « prédélictive ». Il existe en effet une loi à Cuba qui permet d’arrêter et d’enfermer tout individu soupçonné d’être en mesure de commettre un délit, ce qui évidemment autorise tous les abus, notamment dans un système dictatorial comme le régime castriste.
S’ajoute bien sûr à tout cela l’absence totale des droits les plus fondamentaux – liberté d’expression, de réunion, d’association, de syndicalisation, etc. – tous ces droits dont disposent ailleurs ceux qui soutiennent ce régime.
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Le texte ci-dessous, que l’on doit à Rafaela Cruz, a été publié sur le site d’opposition au régime castriste « Diario de Cuba ». Sans partager pleinement le point de vue de Rafaela Cruz, à mon sens un peu trop optimiste sur ce qu’il nomme « résistance », il me paraît intéressant en ce qu’il montre à quel degré d’asphyxie en est arrivé ce pauvre peuple cubain qui ne sait plus quoi faire pour tout simplement survivre.
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Les Cubains ne voulant apparemment pas contribuer de bon gré au budget « le plus social » du monde – n’auraient-ils pas confiance en la Révolution ? – , l’Office national de l’administration fiscale (ONAT) a lancé en juin 2022 un programme de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, afin de soutirer au peuple le moindre centime… pour le bien du peuple, bien sûr.
Au cours des quatre mois qui ont suivi, l’offensive fiscale n’a pas réussi à récupérer ne serait-ce qu’un tiers des 1577 millions de pesos que le peuple doit au castrisme, afin qu’il puisse continuer à construire le socialisme et acheter les chaussures à plus de 1000 dollars dont a tant besoin notre non-première dame*.
Sur les quelque 450000 personnes qui auraient dû payer un impôt au cours de l’année 2022, 338200 n’avaient effectué aucun paiement au titre des ventes et services et/ou des revenus des personnes physiques, et parmi elles 34094 n’avaient même pas présenté leur déclaration d’impôt, comme si pour ces gens-là l’ONAT, l’avenir de la Révolution et le trousseau de Doña Lis** n’avaient aucune importance.
En outre, à la suite des 26732 ventes et achats de véhicules et de maisons effectués cette année-là, 6017 acheteurs et 10734 vendeurs – soit 30 % des participants à ces transactions – ont décidé de ne pas verser au Parti communiste cubain la dîme prévue. Pour ne rien arranger, l’ONAT a constaté que sur les 31 millions de pesos que 979 contribuables étaient censés payer par l’intermédiaire de la banque, seuls 16 millions de pesos avaient été perçus.
Un tel niveau de non-conformité fiscale ne semble pas correspondre à celui qu’on enregistre dans tous les pays – peu de gens aiment payer des impôts – mais un signe clair que les Cubains sont réticents à continuer à financer les « acquis » de la Révolution, peut-être parce qu’après soixante-cinq ans ils en ont assez de donner leur argent à ceux qui ont fait des secteurs de la santé, de l’éducation, des routes, de la sécurité et de tout le reste un véritable désastre.
En cette année 2024, après deux années de mise en œuvre du programme de lutte contre l’évasion fiscale et le non-respect des obligations fiscales qui, tel le shérif de Nottingham – un adversaire de Robin des Bois, qui dépouillait les pauvres pour donner aux riches –, a infligé des amendes à des milliers de personnes, opéré des saisies chez des centaines d’autres et en a emprisonné quelques-unes, la résistance à la collaboration avec le castrisme ne cesse de croître. Deux mois après le début de l’actuelle campagne fiscale, toutes les provinces affichent des résultats inférieurs à ceux de 2023 et on compte 19 municipalités où pas une seule personne n’est allée payer le moindre impôt, rien de rien.
En février dernier, Mary Blanca Ortega Barredo, directrice de l’ONAT, a déclaré que « nous espérions obtenir à cette date des indicateurs identiques ou supérieurs à ceux de la même période de l’année dernière, mais cela n’a pas été le cas. En ce qui concerne l’impôt sur les bénéfices, sur un potentiel de 14180 contribuables, 4217 l’ont fait, soit 29,7 % d’entre eux. Quant à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, sur les 462445 personnes tenues de faire une déclaration, seules 58936 l’ont fait, soit 12,7 %. »
En ce qui concerne le secteur agricole, Mme Ortega Barredo a jugé préoccupant que, sur 163558 contribuables, seuls 10324 aient payé, ce qui signifie qu’à cette date le taux de non-conformité était supérieur à 90 %. Un mois plus tard, au début du mois de mars, cette haute fonctionnaire très inquiète apparaissait à nouveau dans la presse, cette fois pour exhorter à être en règle avec le fisc car, à quelques jours de la date limite, seuls 25 % des particuliers avaient déclaré leurs impôts sur le revenu, une tendance qui, si elle se maintenait, serait non pas grave, mais extrêmement grave pour le gouvernement.
Les impôts représentent 50 % des recettes du budget national, et le fait de ne pas les recevoir en temps voulu signifie que le déficit fiscal déjà monstrueux prévu pour 2024 – le plus important de l’histoire de Cuba pour une année non pandémique et le deuxième au monde après celui de l’Ukraine – sera encore plus important que prévu.
Deux questions se posent. Premièrement : le gouvernement cubain disposera-t-il de suffisamment d’argent réel – les dollars – pour payer l’impression de l’argent inorganique – les pesos – dont le castrisme a besoin pour continuer à détruire l’économie nationale ? Deuxièmement : combien de temps faudra-t-il pour dévaluer officiellement le peso, avec lequel sont payés les salaires de misère et les pensions, d’au moins 100 % supplémentaires – jusqu’à 240 pour un dollar –, ce qui sera encore loin des 500 ou 600 pesos que coûtera le billet vert sur le marché informel à la fin de cette année ?
Le gouvernement parle beaucoup du blocus de l’impérialisme envers Cuba, et nous parlons beaucoup du véritable blocus qui est celui du castrisme envers le peuple ; cependant, on parle peu du blocus du peuple contre un État qui, après 65 ans, n’est pas capable de garantir un pain à chaque Cubain, mais peut offrir une PME à chaque membre du comité central. Ne s’agit-il pas d’une grève, d’une résistance active au pouvoir castriste ?
La résistance au gouvernement ne consiste plus seulement à voler tout ce qui peut l’être dans des entreprises et des hôtels dont personne ne pense qu’ils sont « la propriété de tout le peuple ». Aujourd’hui, avec une audace croissante, les Cubains font en sorte qu’il soit de plus en plus difficile pour Raúl Castro et ses complices de piller le peuple pour payer la vie embourgeoisée de tant de socialistes bedonnants qui exigent des sacrifices que ni lui ni sa famille ne font.
Rafaela Cruz
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* Les Cubains ont multiplié, ces temps derniers, les publications ironiques concernant le goût immodéré de l’épouse du président de la République, Miguel Diaz-Canel, pour les chaussures de luxe.
** Doña Lis désigne ici Lis Cuesta, l’épouse du président.
Traduction : Floréal Melgar.
Lien d’origine : https://diariodecuba.com/economia/1712241696_53919.html
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Avec le drapeau noir, le A cerclé compte parmi les symboles anarchistes les plus connus et répandus de par le monde. Son apparition et sa diffusion ont régulièrement fait l’objet d’explications à prétention historique qui se sont révélées le plus souvent assez douteuses.
Dans un dossier documenté (voir lien ci-dessous), Tomás Ibáñez, qui, en l’occurrence, sait on ne peut mieux de quoi il parle, revient sur l’histoire de ce symbole. Il écrit : « S’il importe d’éclairer les circonstances de sa gestation, c’est pour essayer de mettre fin à tous les récits fantaisistes qui circulent à ce sujet, mais c’est aussi pour revendiquer la conception de l’anarchisme qu’incarne le A cerclé. Dès le départ, comme cela était expliqué dans l’appel initial, nous voulions que le symbole proposé n’appartînt à personne afin qu’il puisse appartenir à tous et à toutes. Et en effet, la volonté de concevoir un symbole qui ne renvoyait à aucune organisation, sigle, ou collectif anarchiste existant, fut déterminante pour que ce symbole pénètre et s’installe dans la sphère commune anarchiste. Ce fut précisément parce qu’il ne provenait de nulle part, parce qu’il n’était le patrimoine de personne, que le A cerclé devint le patrimoine de toutes les personnes qui se l’approprièrent. »
Dossier intégral sur le lien suivant : https://contradominacion.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/03/dossier-francais-a.pdf
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En 1866 paraissait le premier volume du « Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle ». Pierre Larousse, qui en était à l’origine, rédigea pour l’occasion une magnifique et longue préface de 71 pages.
A la fin de cette préface, Pierre Larousse rendait hommage à un homme qu’il admirait, mort un an auparavant.
Je vous propose de lire ici cet hommage.
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« Ici, que notre plume s’entoure d’un crêpe de deuil, car la faux aveugle a déjà frappé parmi nous ; oh ! bien aveugle ! puisque la tête qui a été abattue dans nos rangs dominait toutes les autres de cent coudées. Le plus hardi et le plus profond penseur du XIXe siècle, Pierre-Joseph Proudhon, par une lettre que nous avons rendue publique, nous annonçait en ces termes qu’il collaborerait au « Grand Dictionnaire » : « Je suis satisfait de votre mot Anarchie… Lorsque vous en serez aux articles Dieu et Propriété, prévenez-moi. Vous verrez par quelques mots d’explication qu’il y a autre chose que des paradoxes dans ces propositions : « Dieu, c’est le mal » et « La propriété, c’est le vol », propositions dont je maintiens le sens littéral, sans que pour cela je songe à faire un crime de la foi en Dieu, pas plus qu’à abolir la propriété. »
Ce vœu, en quelque sorte testamentaire, sera religieusement accompli. Oui, illustre philosophe, quand nous en serons à ces deux phrases si perfidement incomprises, et qui ont soulevé tant d’ennemis contre ta mémoire, toutes les ténèbres hypocritement accumulées tomberont. »
Pierre Larousse
(20 décembre 1865)
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La plupart des documentaires consacrés à Cuba que la télévision française propose nous montrent invariablement des lieux paradisiaques de bord de mer, des centres-villes touristiques avec vieilles bagnoles américaines colorées sur fond de musique latino. Des clichés à la pelle, au point qu’on pourrait faire de l’expression « images de La Havane » l’équivalent cubain de nos « images d’Epinal ».
Mais loin des plages de sable fin et des centres historiques entretenus pour les touristes-tiroirs-caisses, il règne à Cuba une misère, parfois extrême, que la propagande castriste et la bienveillance occidentale envers cette île où sévit pourtant une dictature plus que sexagénaire empêchaient d’apercevoir.
Malheureusement pour ce régime détestable et ses thuriféraires, un journalisme indépendant s’est développé à Cuba, malgré la répression permanente qui le vise. Les possibilités que la téléphonie mobile et internet offrent à ce journalisme et aux habitants de l’île qui souhaitent témoigner permettent aujourd’hui, grâce aux nombreuses photos et vidéos relayées par les sites d’opposition au régime, d’appréhender une réalité jusque-là trop méconnue.
Je vous propose de publier ici quelques-unes de ces vidéos et photos qui illustrent cette pauvreté et les conditions de vie dans lesquelles se débattent nombre d’habitants de ce pays peu avare de critiques acerbes sur les injustices – d’ailleurs bien réelles – des pays capitalistes. Ces vidéos et photos seront accompagnées d’autres clichés montrant le luxe indécent qui côtoie cette misère et qu’on trouve là-bas dans les hôtels pour touristes, totalement inaccessibles aux Cubains. Cela permettra aux défenseurs du régime castriste de nous expliquer pourquoi l’embargo américain serait, entre autres, la cause de l’état désastreux de l’habitat et de la voirie, faute de matériaux, alors que de toute évidence il n’empêche en rien que se construisent sans cesse ces hôtels de luxe au nez de la misère du peuple.
Pour clore cette petite série, je vous propose une sorte de reportage photo qui illustre mieux qu’un long discours la différence de traitement des lieux où vit la population cubaine et ceux que la mafia castriste au pouvoir destine au tourisme. (Cliquez sur les photos pour agrandir.)
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