J’ai reçu de l’ami Jacobo Machover ce texte consacré à Léon Trotski, l’assassin majuscule lui-même assassiné. Je me fais un plaisir et un devoir de le publier ici.
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« Cette seconde armée, c’est celle de Makhno. Ses rangs sont formés d’éléments rétrogrades et abrutis qui sont le fondement des habitudes malsaines qui y sévissent (…) Un élément dépravé et obtus a entrevu la possibilité de se débaucher. C’est un état d’esprit caractéristique des koulaks et des maraudeurs. En envisageant des mesures en vue de l’élimination des habitudes malsaines des bandes de Makhno et du rétablissement de leur capacité de combat, il est indispensable de relever deux voies possibles : influence spirituelle et d’organisation, puis répression vigoureuse à l’encontre des pires éléments. »
(Léon Trotski en 1919)
Le 21 août 1940, Lev Davidovitch Trotski tombait, dans sa maison de Coyoacán à Mexico, sous le coup de piolet de Ramón Mercader, alias Jacques Mornard, aux ordres de Staline et sous l’impulsion de sa mère, Caridad. Après avoir purgé la peine (maximale) de vingt ans dans la prison de Lecumberri, toujours à Mexico, Mercader prit la direction de Cuba, où il fit escale, avant de partir en Union soviétique, dont il était considéré comme un « héros ». Plus tard, dans les années 1970, il retourna à Cuba. Il y termina sa vie mais fut enterré près de Moscou, avec d’autres « héros », des criminels de la Tcheka, du NKVD, du GPU, du KGB comme lui. Sa mère, sa réelle inspiratrice, Caridad, « tendrement » surnommée Cachita, travailla longtemps au consulat cubain à Paris, une ville que son fils aimait visiter régulièrement.
Il est désespérant de constater que mon pays d’origine, Cuba, autrefois la plus pacifique, « la plus belle des terres que des yeux humains aient vue » (comme l’écrivait le découvreur Colomb) soit devenue, sous la tyrannie castriste, à la fois refuge et berceau de quelques-uns des plus grands tueurs de la planète, dans l’île et ailleurs.
Mercader, cependant, était le tueur d’un tueur : avant d’être chassé et pourchassé par Staline, Léon Trotski avait été l’homme de terribles massacres perpétrés contre les marins de Cronstadt et contre la « makhnovtchina », l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle des paysans ukrainiens de Nestor Makhno, ce grand combattant anarchiste pour la liberté. La phrase que j’ai mise en exergue est extraite d’un petit ouvrage de la militante libertaire juive russe Ida Mett, exilée à Paris jusqu’à sa mort en 1973, amie d’autres grands dissidents ukrainiens, tel Boris Souvarine. Ses « Souvenirs sur Nestor Makhno », écrits en français en 1938, rendent hommage à cet homme injustement oublié, décédé en 1934 en exil à Paris, tellement calomnié par les idéologues bolcheviques, Lénine, Staline et… Trotski.
Si je rappelle ici son odieux assassinat, ce n’est certainement pas pour lui rendre hommage. C’est pour rappeler ses crimes, que les jeunes et vieux trotskistes ont toujours essayé de faire oublier au profit du « prophète » (comme l’appelait Isaac Deutscher), qui fut bourreau avant d’être victime de la terreur qu’il avait instaurée.
Jacobo Machover
Super.
Excellent !
Pour prolonger… un article sur Cronstadt.
https://laffranchi.info/cronstadt-1921/
Les écrits de Skirda m’ont révélé l’ignominie de Trotski.