Ça n’a pas raté ! Le fait que Lallement, le préfet du LBD, commissaire politique à la répression à Paris, cite Trotski dans son message provocateur de vœux du nouvel an a fait bondir d’indignation la petite armée rouge des réseaux sociaux et d’inutiles élus de gauche, anciens adeptes du vieux Léon pour certains, aujourd’hui recyclés dans les salons feutrés d’une République peu rancunière.
Pourtant, on voit mal ce qu’il y a d’incongru dans ce rapprochement. Lallement est une brute épaisse, et quoi de plus naturel pour un tel personnage que d’aller chercher ses références chez une autre brute ? Car Trotski est tout de même ce personnage, dépeint par certains historiens comme l’un des plus cruels parmi la galerie d’enfants de chœur du bolchevisme, qui ont œuvré à l’élimination définitive de toutes les tendances politiques – autres que la sienne – ayant participé à la révolution russe, et contribué à l’instauration d’un régime totalitaire responsable de la mort de millions d’individus. Si la suite lui fut néfaste, c’est qu’il s’est simplement montré moins efficace et peut-être un peu moins pervers que son compère Staline dans la lutte entre camarades pour le pouvoir, suscitant depuis lors les pleurnicheries de ses fidèles, toutes tendances confondues.
L’histoire a amplement démontré qu’il existe des personnages, situés théoriquement dans des camps idéologiquement opposés, animés par des états d’esprit, des tempéraments semblables. Ce sont des gens qui préfèrent à ce point l’injustice à ce qu’ils appellent le désordre, comme disait l’autre, qu’ils sont capables et même désireux de se faire les artisans de répressions terribles. On en trouve dans tous les camps, même si j’ose espérer qu’ils s’en trouvent moins chez les libertaires. Oui, il existe des hommes, à droite comme à gauche, capables, sans émotion aucune, d’apposer leur signature, et le coup de tampon qui va avec, au bas de ces listes de noms de personnes à exterminer sur-le-champ pour que règne l’Ordre sacro-saint ou pour le bien du prolétariat. Lallement n’a fait fusiller personne, certes, mais il est possible que si les circonstances le permettaient il se montrerait à la « hauteur » de cette tâche. Il en montre les symptômes. Trotski était de toute évidence un type de ce genre-là. Il l’a montré. Voilà pourquoi cette citation du vieux Léon, placée là sur la carte de vœu d’un personnage méprisable, ne me fait ni chaud ni froid.
Passer son temps à trouver des circonstances atténuantes aux salopards que la gauche a engendrés est une occupation dérisoire et malsaine. Laissons cela à ceux qui, sur le parcours fléché des lendemains qui chantent, ont toujours une saloperie à justifier.
Les pleureuses du vieux Léon
31 décembre 2020 par Floréal
La trotskaille n’aime pas quand on connaît son histoire. texte en question trouvable ici : https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/09/huhn-trotsky-staline-manque-Inconnue.pdf