Dans un entretien réalisé pour l’excellent magazine Hexagone* consacré à la chanson, l’auteur compositeur interprète Jacques Bertin évoque sa carrière de journaliste et de chanteur, ce qui lui offre l’occasion, entre autres, de rappeler son rejet du gauchisme. La question suivante lui est alors posée :
« Incluez-vous les anarchistes dans vos griefs ?
– Non, je les mets à part. J’en ai connu plusieurs et ai toujours trouvé qu’ils étaient respectueux, bien élevés – alors qu’avec les trotsk’s, maos, etc., ça ne pouvait être que : « Toi t’es un salaud, quand on aura fait la révolution t’auras une balle dans le crâne. » J’étais toujours le salopard, bourgeois, petit-bourgeois, que sais-je ? Tandis que les anars, je les trouve humainement corrects, honnêtes. »
Bon, j’en connais quelques-uns qui en matière de politesse élémentaire, de correction et d’honnêteté – au moins intellectuelle – laissent sacrément à désirer, mais bon, acceptons ces propos aimables de Jacques Bertin.
Je vous propose d’écouter Que faire ?, une chanson qui, malgré son titre, ne doit rien à Lénine, ainsi que Fini, le bistrot à Dédé, assez éloignée de l’univers habituel de Jacques Bertin.
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Ninotchka (Greta Garbo) accueillie à Paris à la descente du train de Moscou par les camarades Iranoff (Sig Rumann), Kopalski (Alexander Granach) et Buljanoff (Felix Bressart).
Buljanoff : How are things in Moscow ?
Ninotchka : Very Good. The last mass trials were a great success. There are going to be fewer but better Russians.
Dialogues écrits par Charles Brackett & Billy Wilder : la définition la plus pertinente du gauchisme que j’utilise toujours…