Parmi tous les gouvernements des pays d’Amérique latine, seul celui de Cuba a coupé le réseau internet à toute la population, à quatre reprises au moins, durant l’année 2021, dans le but d’éviter la propagation d’informations échappant à son contrôle, selon le rapport établi par l’ONG Access Now qui se consacre à la défense de la liberté sur le Net.
Les coupures sélectives du réseau internet constituent une pratique courante du régime castriste, visant régulièrement les opposants, notamment les journalistes indépendants. Mais elle s’est généralisée à la suite des importantes manifestations ayant eu lieu dans tout le pays, le 11 juillet dernier.
Le rapport d’Access Now signale qu’en juillet, « alors que les Cubains envahissaient les rues pour exiger l’accès à l’alimentation, à l’eau, aux médicaments, le gouvernement a imposé une fermeture totale du réseau. Après avoir rétabli son accès, les autorités ont bloqué WhatsApp, Telegram et Signal ».
L’ONG a précisé également que les termes « VPN » (Virtual Private Network) et « liberté » étaient bannis des SMS.
Il convient de rappeler que Cuba n’est pas le seul pays d’Amérique latine ayant connu d’importantes manifestations de mécontentement de sa population. Ce fut le cas au Chili, en Colombie, au Pérou, au Salvador, au Brésil et en Argentine, mais aucun de ces pays n’a coupé son service internet.
Cette censure informatique imposée à une population entière n’est pas, par ailleurs, le seul outil utilisé par la dictature cubaine. La loi s’en mêle également, notamment à travers le décret-loi n°370 qui pénalise la libre expression sur les réseaux sociaux. Ces deux dernières années, plus d’une trentaine de journalistes indépendants en ont été victimes, par des arrestations répétées, des amendes ou l’obligation de quitter le pays.
On estime que 68% du pays a accès à internet à Cuba. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile, quant à lui, est le plus bas d’Amérique latine avec 53% seulement.
En matière d’accès à l’information et de droit à l’expression, Cuba demeure à ce jour l’un des pays les plus restrictifs au monde.
à noter : DPEPDPE https://www.geo.fr/geopolitique/a-cuba-la-dictature-censure-un-sigle-critiquant-ce-foutu-pays-209691?utm_campaign=pmo_geo_article&utm_content=geo-17&utm_medium=cpc&utm_source=ividencebrand#utm_source=ividencebrand