Aujourd’hui : Jorge Enrique Rodríguez Camejo.
Le journaliste indépendant et collaborateur du site Diario de Cuba Jorge Enrique Rodríguez Camejo a été arrêté dimanche 28 avril et se trouve actuellement toujours détenu et en attente de son procès, le 7 juillet, pour une cause inconnue de sa famille, a déclaré son frère Leonel Rodríguez. « Il y a plusieurs versions : dans l’une, on m’a dit qu’il s’agissait d’un outrage à l’autorité ; dans une autre, qu’il soutenait les protestations qui ont suivi la mort du jeune Hansel Ernesto Hernandez aux mains de la police nationale révolutionnaire (sic) (PNR), et, dans une autre, qu’il enregistrait une vidéo, a-t-il ajouté. Quand je suis allé chez lui chercher des affaires pour les apporter à l’endroit où il est détenu, un voisin m’a dit qu’on l’avait sorti de sa maison, donc je ne sais pas quelle version croire, parce que je n’ai toujours pas pu le voir », a-t-il prévenu.
Selon ce qu’il a pu savoir, Jorge Enrique Rodriguez Camejo « a été transféré au centre de traitement des affaires criminelles connu sous le nom de El Vivac » à La Havane.
Le journaliste de Diario de Cuba avait été soumis à interrogatoire en avril dernier, au cours duquel des agents de la Sécurité d’État l’ont accusé de « diffuser de fausses nouvelles »* et lui ont dit qu’il passerait en procès pour cette raison. Quatre autres journalistes du site Diario de Cuba ont été convoqués et menacés d’amende et d’emprisonnement depuis le mois de mars. Il s’agit de Yoe Suárez, Waldo Fernández Cuenca, Manuel Alejandro León et Boris González Arenas.
L’arrestation de Rodriguez Camejo intervient alors qu’une vaste opération de police a eu lieu, lundi et mardi, dans toute l’île pour tenter d’empêcher les manifestations contre la violence policière et le racisme convoquées par des activistes et des membres de la société civile indépendante, indignés par la mort d’un jeune homme noir tué par balles par la police.
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* On pourrait ironiser en déclarant que « diffuser de fausses nouvelles » est un monopole d’Etat et des médias entièrement inféodés au Parti communiste à Cuba. On rappellera toutefois que c’est le motif avancé par la police (ordinaire ou politique) pour soumettre à de fortes amendes ceux qui sont pris en train de photographier ou de filmer les interminables files d’attente devant les magasins d’alimentation.
« Diffusion de fausses nouvelles »… je n’ose pas imaginer ce que ça pourrait donner sur un tas de chaînes TV en France actuellement.