Aujourd’hui : Alien Muchulí Montoya, Humberto Paz Gutiérrez, Mileydis Salcedo Valdés, Silverio Portal Contreras et Ramón Zamora Rodríguez.
Aux 134 prisonniers politiques recensés jusque-là à Cuba sont venus s’en ajouter trois autres au cours du mois de mai : Alien Muchulí Montoya, Humberto Paz Gutiérrez et Mileydis Salcedo Valdés. Cette répression carcérale confirme la tendance désagréable enregistrée ces douze derniers mois. Plus de quarante journalistes indépendants et acteurs de la société civile ont par ailleurs été sanctionnés, le plus souvent par de lourdes amendes, depuis janvier 2020 sur la base du décret-loi 370 portant « sur l’informatisation de la société à Cuba ».
De son côté, le prisonnier politique Silverio Portal Contreras, âgé de 72 ans, qui purge une peine de quatre ans de prison pour « outrage envers Fidel et Raúl Castro et désordre public », a perdu la vue à un œil après avoir été tabassé et placé en cellule d’isolement, a déclaré son épouse, Lucinda González, qui n’a plus aucun contact avec son mari depuis le 23 avril, l’accès au téléphone ayant été interdit au prisonnier depuis cette date.
Portal Contreras a demandé à bénéficier d’une licence extrapénale, autorisée par le code pénal cubain dans certaines circonstances, et bien qu’il ait été reconnu que cet activiste souffre d’un certain nombre de problèmes de santé graves, tels qu’une maladie cérébrovasculaire ischémique, l’Audience provinciale de La Havane a jugé que « son état de santé actuel est compatible avec le régime carcéral ».
Le médecin et activiste politique cubain Ramon Zamora Rodríguez, qui a rapporté sur les réseaux sociaux la mort par rage de trois personnes dans la municipalité de Mayari, dans la province de Holguin, a été arrêté par la police et soumis à un interrogatoire le mercredi 27 mai. Zamora Rodríguez, qui dénonce régulièrement les violations des droits humains sur l’île par le biais du journalisme indépendant, a été arrêté en compagnie de sa femme par des agents de la Sécurité d’État et emmené au poste de police.
« Les agents m’ont emmené dans un bureau où ils m’ont interrogé au sujet de mes publications sur Facebook, et parmi elles celle liée à ce qui s’est passé dans la municipalité de Mayarí, a-t-il déclaré. Ils m’ont dit que si je continuais ce genre d’action, ils convoqueraient mes voisins pour qu’ils établissent un acte de répudiation », a-t-il ajouté. Les agents l’ont averti qu’il pourrait se retrouver en prison pour « diffamation des héros de la Révolution » et l’ont même menacé d’appliquer le décret-loi 370 pour avoir publié « de fausses informations contre le gouvernement ». Zamora Rodríguez a simplement reproduit sur son mur Facebook une note de la Direction provinciale de la santé de Holguín du 18 mai dernier, dans laquelle cet organisme signalait la survenue d’un événement épidémiologique de rage humaine suspectée dans une famille de la municipalité de Mayarí (depuis, trois membres de cette famille sont décédées).
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