Au cours du seul mois d’avril 2020, huit nouveaux prisonniers politiques sont venus s’ajouter aux 126 que comptait Cuba, portant leur total à 134, selon le rapport publié lundi par Prisoners Defenders. Pour cette organisation, basée en Espagne, il s’agit d’une intensification de la répression à Cuba « comme jamais auparavant ».
Les huit nouveaux prisonniers d’opinion sont : Yampiel Bernal Ampudia, Juan Galbán Hernández, Yuselín Ferrera Espinosa, Maikel Herrera Bones, Isáin López Luna, Juan Miguel Pupo Área, Wilson Quintero Cabrera et Walfrido Rodríguez Piloto.
« La répression du régime au cours de ce dernier mois, précise le rapport de Prisoners Defenders, rompt avec la tendance déjà désagréable de trois ou quatre nouveaux prisonniers politiques chaque mois. Tous les indicateurs montrent que cette hausse de la répression est due à un affaiblissement idéologique du système et à un manque évident de soutien social, aggravé par une situation de crise sanitaire qui augmente le risque de sa rupture et génère, par conséquent, une réaction répressive préventive de ceux qui ne veulent pas faire évoluer le système vers un État de droit. »
Cinq de ces prisonniers sont suivis par Amnesty International, quatre par la CIDH [Commission interaméricaine des droits de l’homme], six par le Groupe des Nations unies sur les détentions arbitraires et les disparitions forcées, et cela pour la seule année 2019.
Prisoners Defenders attire également l’attention sur le danger d’emprisonnement qui menace des journalistes et des acteurs de la société civile actuellement harcelés et condamnés à de fortes amendes en vertu du décret-loi 370, et plus encore ceux qui se sont associés pour contrattaquer et ont déclaré qu’ils ne paieraient pas les amendes.
« L’entrée très possible en prison de ces personnes arbitrairement condamnées à des amendes, en application de l’article 170.1 du Code pénal, est la principale menace qui pèse sur elles, et pas tant l’amende elle-même. La preuve en est que nous avons déjà sept autres condamnés et prisonniers d’opinion sur notre liste pour ce motif de non-paiement d’amendes imposées arbitrairement et hors de portée de l’économie du Cubain moyen. »
(D’après un article de Camila Acosta publié sur le site « CubaNet ».)
Votre commentaire