« A Cuba, tout le monde n’est pas révolutionnaire,
et tout le monde n’est pas du côté de la révolution,
mais personne n’est persécuté pour être ou non avec la révolution. »
(Miguel Díaz-Canel, président de la « République » de Cuba)
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Aujourd’hui : Nancy Alfaya Hernández.
Le Comité des citoyens pour l’intégration raciale (CIR) a alerté l’opinion publique et les organisations internationales de défense des droits de l’homme quant au harcèlement constant, par les agents de la Sécurité d’État, exercé contre les activistes de la société civile cubaine, confrontés chaque jour à la violence politique exercée par le régime.
Il a notamment dénoncé la disparition forcée de Nancy Alfaya Hernández, coordinatrice du réseau Femmes pour l’égalité du CIR et membre du Club des écrivains, arrêtée mardi 22 octobre dans l’après-midi et relâchée après 27 heures de détention, sans qu’aucun motif ne lui soit notifié.
Le CIR a qualifié ce fait d’exemple de la « pratique du terrorisme d’État », dont il rend responsable la police politique qu’est la Sécurité d’Etat, organe du ministère de l’Intérieur.
Au moment de son arrestation, Alfaya était en compagnie de son mari, Jorge Olivera Castillo, président du Club indépendant des écrivains et artistes de Cuba. Ils venaient de sortir de l’ambassade des États-Unis à La Havane.
Personne n’a eu de nouvelles d’elle durant tout la durée de sa détention. Des demandes avaient été faites auprès de chacune des unités de police de La Havane, restées sans réponses, selon le communiqué du CIR.
Juan Antonio Madrazo Luna, porte-parole du CIR, a indiqué que « la violence politique contre cette activiste s’est intensifiée ces dernières semaines » et s’est dit très préoccupé par les méthodes utilisées contre elle.
Depuis son retour des Etats-Unis, il y a deux ans et demi, les techniques appliquées par les agents de l’Etat contre le couple vont des arrestations répétées, la pression psychologique sur la famille et les amis, le chantage émotionnel, la menace, l’interdiction de quitter le pays, jusqu’à l’ouverture de poursuites pénales contre elle.
Madrazo a décrit cette situation comme un « acte disciplinaire et de vengeance » de la part de l’Etat.
« Sur Nancy Alfaya Hernández pèse le fait d’être femme, noire et défenseur des droits de l’homme. Son « délit » a été d’agir pour l’autonomisation des femmes, de tenir des discours de prévention contre tout type de violence, de défendre les droits humains des femmes, en particulier des afro-descendantes, et d’exiger des politiques publiques de l’Etat qu’elles protègent les femmes de la violence politique. »
« Le CIR condamne ces pratiques violentes et arbitraires qui tentent de limiter l’exercice des droits des citoyens, comme le prévoit la Charte internationale des droits de l’homme des Nations unies, et demande la libération immédiate de Nancy Alfaya Hernández », conclut le communiqué.
Au cours de la semaine écoulée, le gouvernement cubain a arrêté nombre d’activistes et d’artistes indépendants. José Daniel Ferrer est maintenu au secret depuis maintenant 24 jours, son épouse, sa famille et ses amis étant sans nouvelles de lui depuis le 1er octobre. Roberto Quiñones, journaliste indépendant emprisonné pour une durée d’un an, s’est vu sanctionné pour avoir dénoncé les conditions inhumaines de détention. Zaqueo Báez, coordinateur de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), a disparu depuis quatre jours. Cette semaine, deux militants du Forum antitotalitaire uni (FANTU) ont été arrêtés à Holguín et Villa Clara respectivement, soumis à des interrogatoires et menacés à cause de leur militantisme et appartenance à une organisation d’opposition.
Selon l’activiste Ana Fernández Amores, Amaury Rondón Pereira, coordinateur municipal du FANTU à Holguín, a été arrêté dans la capitale de la province de Holguín le 21 octobre pour l’empêcher de se rendre au siège national de l’organisation à Santa Clara. Trois agents de la Direction du contre-espionnage du ministère de l’Intérieur, habillés en civil, ont menacé de le renvoyer en prison s’il continuait son travail, qu’ils ont qualifié de « déstabilisation sociale ».
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