En faisant du rangement chez moi, j’ai retrouvé – cadeau d’un vieil ami libertaire aujourd’hui disparu – deux numéros des mois de juin et juillet 1950 du journal L’Aube nouvelle, hebdomadaire du Parti communiste français pour les cantons de Vanves et de Sceaux, en banlieue parisienne sud, journal dont le rédacteur en chef était Léon Salagnac.
Dans le numéro 285 du 24 juin 1950 figure une note intitulée « Payé par l’étranger ». Voici son contenu : « Depuis quelques semaines, les murs de Malakoff sont recouverts d’un torchon qui se nomme Le Libertaire. Quelques jeunes gens et une femme blonde essaient de vendre, dans nos rues, ce journal qui est grassement payé de l’argent du traître Tito, l’homme qui emprisonne les résistants de son pays afin de pouvoir imposer sa dictature. Tito, l’agent direct des préparateurs de la guerre, se sert de ces agents en France, afin de diviser la classe ouvrière pour que le fascisme puisse s’instaurer et mieux préparer la guerre. »
Dans le numéro suivant, le 286, du 1er juillet 1950, paraît un nouvel articulet, intitulé « Ils continuent ». Que voici : « La semaine dernière, nous avons signalé que le journal Le Libertaire de la clique à Tito, appuyé par l’étranger, recouvrait les murs de notre localité. La population, scandalisée que ce journal policier soit collé dans Malakoff, a largement lacéré cette semaine ce torchon provocateur. Bravo pour cette action, contre le journal des pires fascistes. »
Un peu d’histoire locale
23 octobre 2019 par Floréal
Salut, ce qui est intéressant c’est de retrouver le style inimitable des tribuns de l’époque, une vraie cure de jouvence. Du coup, avec « le traître Tito » j’ai une pensée émue pour mon grand-père Giovanni, communiste light, courant Peppone qui aimait bien Tito. Il aurait pu finir au goulag de Pierre-Bénite avec des pensées comme ça.
Norbert Gabriel
C’est vrai que c’est particulièrement… comment dire ?… Gouleyant…