Avec tout ça (Rouen, l’attentat de la Préfecture de police, les Kurdes, etc.), une info est complètement passée à l’as, pourtant essentielle : l’élection, jeudi 10 octobre, du président de la République (sic) de Cuba.
Déjà président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres depuis avril 2018, Miguel Díaz-Canel a en effet été « élu » président de la République lors d’une session extraordinaire du Parlement cubain. Le suspense, on s’en doute, était à son comble quant au résultat de cette « élection ». Mais finalement Diaz-Canel l’a emporté avec 579 voix sur 580 députés.
Dans un premier temps, on pouvait penser, au vu du résultat, qu’un social-traître avait réussi à s’infiltrer au sein de cette assemblée pourtant sévèrement cadenassée. Certains pouvaient même y déceler comme un espoir de changement futur en se disant que si un opposant avait pu réussir à se glisser dans cette institution en soixante ans de castrisme, il était permis d’espérer de voir naître un Parlement majoritairement oppositionnel dans quelques siècles (je vous laisse faire le calcul).
Mais la réalité est sans doute tout autre, et cette voix discordante fut probablement inspirée par les fins stratèges du Parti communiste cubain. Car un résultat de 580 voix sur 580 députés aurait sans nul doute fourni une image de dictature stalinienne à l’ancienne, et entraîné les mêmes sarcasmes que jadis. Tandis que là, incontestablement, ce résultat et la preuve de l’existence d’une forte opposition au régime, ça vous a un aspect démocratique des plus chics.
Mais comme les gens sont méchants, il y en aura encore pour dire qu’il n’y a pas vraiment de démocratie à Cuba. Certains iront même jusqu’à prétendre que tout cela est bidon et que le maître véritable de l’île reste Raul Castro, premier secrétaire du comité central du Parti communiste, dans la mesure où la Constitution cubaine définit ledit Parti comme « la force dirigeante supérieure de la société et de l’État, qui organise et oriente les efforts communs vers les hautes fins de la construction du socialisme et la marche en avant vers la société communiste ». J’en pleure tellement c’est beau.
De justesse !
11 octobre 2019 par Floréal
Mort de rire !