Aujourd’hui : Boris González Arenas et Iliana Hernández.
Boris González Arenas, cinéaste et journaliste indépendant, collaborateur du site « Diario de Cuba », a été arrêté mercredi 9 octobre à midi par deux agents en civil qui l’attendaient aux alentours de son domicile du quartier du Vedado à La Havane. Il a été intercepté et emmené dans une voiture de police. Jeudi soir, il était toujours impossible de savoir où il était détenu.

Boris González Arenas, ici lors de son arrestation, le 11 mai dernier, alors qu’il suivait la manifestation LGBTI à La Havane. (Photo Ramón Espinosa.)
Mercredi soir, son épouse, Juliette Isabel Fernández Estrada, précisait que le journaliste l’avait appelée depuis un téléphone portable pour lui dire qu’il se trouvait dans une cellule de prison à San Miguel del Padrón. « Je l’entendais à peine, mais il m’a dit qu’il était dans une cellule à San Miguel del Padrón. Quand je lui ai demandé la raison de l’arrestation, l’appel a été coupé », a-t-elle expliqué sur son compte Facebook. « Au poste de police de San Miguel del Padrón, le garde m’a répété sans cesse que Boris González Arenas n’était pas là. J’ai du mal à croire qu’ils soient aussi cyniques et sans scrupules », a-t-elle dénoncé. Juliette Fernández Estrada a ajouté qu’avant la conversation avec l’officier de garde on lui avait dit que l’activiste n’était pas là. « Ils m’ont dit qu’il ne se trouvait pas là, mais il ne serait pas étonnant qu’ils mentent sans vergogne, car dans presque tous les cas semblables ils taisent le nom de l’endroit où sont conduits les personnes arrêtées, a-t-elle précisé. J’ai également appelé au numéro de téléphone portable à partir duquel l’appel de Boris a été passé et une femme m’a répondu qu’elle ne connaissait aucun Boris et que je m’étais trompé de numéro. Sur le téléphone d’information générale de la police nationale révolutionnaire (sic), ils disent qu’il ne figure pas dans la liste des personnes arrêtées, une phrase que je suis fatiguée d’entendre depuis des années. Et, écoutez ça, ils disent que s’il a été arrêté dans le quartier du Vedado, il doit donc se trouver dans un poste de police du quartier de la Plaza, comme si Boris n’était jamais passé par le poste de Vivac de Calabazar, le poste de Cotorro, et ceux de San Miguel del Padrón, Cerro, etc. », a-t-elle ajouté.
« La situation conjoncturelle* n’affecte pas la Sécurité d’Etat, c’est clair : il semble qu’ils ont assez de carburant pour aller arrêter dans tous les coins de la ville. » Ce jeudi, Juliette s’est rendue à l’unité de police de Zapata, où elle a obtenu de nouvelles informations. « On m’a dit qu’il n’était pas passé par là, mais il semble bien avoir été enregistré à San Miguel del Padrón hier, le 9 octobre, pour activités contre-révolutionnaires. »
Quelques minutes après l’arrestation de Boris González Arenas, c’était au tour d’Iliana Hernández, elle aussi journaliste indépendante et collaboratrice du site « CiberCuba Noticias« , accourue sur les lieux pour rendre compte de l’événement concernant son collègue, d’être arrêtée par deux policiers, pour « scandale sur la voie publique » (sic). Elle a pu filmer sa propre arrestation jusqu’à ce qu’un troisième flic, en civil celui-là, lui arrache son téléphone portable des mains, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous**.
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* La « situation conjoncturelle » est l’expression officielle employée par le gouvernement cubain pour qualifier la période actuelle, qui se caractérise par d’énormes difficultés économiques, en particulier la forte pénurie de carburant qui touche toute l’île.
** Arrestation d’Iliana Hernández.
Source : cibercuba.com
et 14yMedio.
Comment elle a fait, elle a transféré sa vidéo avant de se faire taxer son portable ?
Elle a filmé et diffusé en direct.
Excellent !