Après sa visite à Lula dans la prison où est détenu l’ex-président du Brésil, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il était aussi crédible en historien de circonstance qu’en insoumis au système. « Je serai moi-même en procès politique à la fin septembre. Ce sera un moment très triste pour mon pays parce qu’il n’y avait pas eu de procès politique en France depuis la période de la guerre d’Algerie », a-t-il déclaré sans rire, car bien que souvent amené par sa fonction à faire le guignol le monsieur n’est guère porté sur la plaisanterie.
Signalons au Moi boursouflé de la Canebière – et quoi qu’on pense des organisations ou individus concernés – qu’il y eut une douzaine d’organisations politiques dissoutes en juin 1968, qu’en 1981 eurent lieu deux procès contre des militants des GARI (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes) arrêtés en 1974, qu’en mars 1978 trois militants des NAPAP (Noyaux armés pour l’autonomie populaire) furent condamnés à sept ans de prison, que quatre militants du mouvement basque Iparretarrak furent condamnés à de très lourdes peines de prison (dont une à perpétuité) dans les années 80, qu’en 1988 et 1989 les membres d’Action directe furent à leur tour condamnés à de longues peines d’emprisonnement. J’ai par ailleurs le souvenir du procès, auquel j’ai assisté en 1971, d’un camarade de la Fédération anarchiste, Paul Chenard, poursuivi pour avoir publié une feuille intitulée Fais pas le zouave ! qui reproduisait le texte de loi sur l’objection de conscience, qu’un des articles de ladite loi interdisait de faire connaître.
Loin d’être exhaustive, cette liste suffit néanmoins à rendre ridicules les affirmations de celui qui aura bien du mal à nous faire croire qu’il est un nouveau Blanqui.
Non, Jean-Luc, t’es pas seul au monde !
Seul au monde
7 septembre 2019 par Floréal
«… ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
Eh oui, Paulo, j’étais trop jeune pour ce procès mais il me l’avait raconté, à l’occasion… Condamné à 4000 balles d’amende, c’est ça ?
800 francs de l’époque.
Vu qu ‘il n’est jamais trop tard pour bien faire, je viens, en mai 2020, apporter une précision à un billet de septembre 2019 !
Concernant la loi sur l’objection de conscience, c’est la propagande qui était interdite (« (…) dans le but exclusif de soustraire autrui aux obligations du service militaire », cité de mémoire), non la publicité, question de ton employé, en somme. Si l’on écrivait « Il existe telle loi qui permet aux jeunes gens, etc. », ça pouvait passer. Mais, comme la plupart du temps la fibre était d’un antimilitarisme militant, le couperet tombait, la logique de la loi voulant que la décision de l’individu vienne de sa conscience (« opposé à l’usage personnel des armes en toute circonstance ») et non d’une organisation politique.
Attention, je fais dans l’exégèse, pas dans l’apologie…
Ceci dit, il faudrait que je te lise un peu plus souvent et « en temps réel », car c’est un plaisir de gourmet.
Salut et Fraternité, l’Ami.